Un an après avoir menacé l’unité de l’Espagne avec une tentative de sécession, l’ancien président catalan Carles Puigdemont tente samedi, depuis son exil en Belgique, de rassembler les séparatistes derrière lui au sein d’un nouveau parti, afin de poursuivre le rêve d’une Catalogne indépendante.
Mais beaucoup de ses anciens alliés – dont certains sont emprisonnés en Espagne – parient désormais sur des positions plus modérées et ont déjà refusé de rejoindre sa nouvelle formation baptisée “La Crida” (L’Appel).
Le congrès fondateur du parti a lieu samedi soir dans la ville catalane de Manresa, à quelques kilomètres de la prison de Lledoners où des dirigeants indépendantistes attendent d’être jugés pour “rébellion”, et un an jour pour jour après que le parlement régional eut vainement proclamé une “république catalane” indépendante le 27 octobre 2017.
“L’année qui nous sépare de cette date historique ne s’est pas déroulée comme nous le voulions”, a reconnu samedi l’actuel président catalan, l’indépendantiste Quim Torra, dans une allocution télévisée prononcée sur un ton lugubre. “Mais revenir en arrière n’est pas une option”, a-t-il dit, debout près d’un unique drapeau, celui de la Catalogne.
L’Etat espagnol avait sanctionné la proclamation d’indépendance de la Catalogne par la destitution du gouvernement de Carles Puigdemont et la dissolution du parlement régional. L’autonomie de la Catalogne avait été suspendue et la région ne l’a retrouvée que le 2 juin, quand le gouvernement de M. Torra a pris ses fonctions.
Depuis, M. Torra s’est gardé de violer la loi, même s’il multiplie les déclarations incendiaires. Fidèle de M. Puigdemont, il va régulièrement prendre conseil auprès de lui à Waterloo, dans la banlieue de Bruxelles.