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La communauté internationale au chevet de l’Afghanistan, avec l’UE en pointe

C’était un G20 virtuel, centré sur l’Afghanistan, en pleine crise humanitaire et sociale deux mois après la chute de Kaboul. Le pays menace de s’écrouler. Les dirigeants des vingt premières puissances mondiales discutent d’un programme d’aide massif à l’économie afghane. Et l’Union européenne a lancé le mouvement, avec un don d’un milliard d’euros annoncé par la Commission européenne.

« Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter un effondrement humanitaire et socio-économique majeur en Afghanistan. Le peuple afghan ne doit pas payer le prix des actions des talibans. C’est pourquoi le paquet de soutien est destiné au peuple afghan et aux voisins du pays qui ont été les premiers à leur apporter de l’aide », a assuré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen par communiqué ce mardi.

« Le paquet comprend les 300 millions d’euros à des fins humanitaires déjà convenus. Cette aide humanitaire s’accompagne d’une aide supplémentaire spécialisée pour les vaccinations, l’hébergement, ainsi que la protection des civils et des droits de l’homme », précise la Commission, chéquier à la main.

Les Européens n’ont pas encore rouvert d’antenne à Kaboul, mais en tout état de cause, toute l’aide en Afghanistan sera distribuée directement via des ONG et des organisations internationales. Mais les fonds n’iront pas tous en Afghanistan, loin de là ; si la répartition des budgets n’est pas publiée, une part conséquente est destinée au voisinage, qui accueille les réfugiés afghans. De l’aide humanitaire est prévue là encore, mais aussi des soutiens spécifiques à la gestion des migrations, à la prévention du terrorisme, à la lutte contre le crime organisé et le trafic d’êtres humains.

Il faut aller le plus vite possible pour éviter l’implosion de l’Afghanistan, soutenu à bout de bras par la communauté internationale depuis une vingtaine d’années. Or, depuis la prise de pouvoir des talibans, le prix des denrées alimentaires s’en envolé, il n’y a plus d’argent liquide et le système de santé est à bout de souffle, miné par le gel des financements de la Banque mondiale, comme le rappelle Vincent Souriau, du service international de RFI.

Après avoir dans un premier temps décidé de quadrupler son aide humanitaire après la chute de Kaboul, cette nouvelle décision a été prise en concertation avec les États membres de l’UE au cours d’une réunion des ministres du Développement, qui ont décidé « d’adopter une approche calibrée pour apporter un soutien direct à la population afghane afin d’éviter une catastrophe humanitaire sans légitimer le gouvernement intérimaire des talibans », souligne le communiqué.

L’aide au développement globale de l’UE à l’Afghanistan reste en revanche « gelée », rappelle la Commission. Pour envisager non pas une reconnaissance, mais une « implication opérationnelle » avec le régime taliban, notre correspondant à Bruxelles Pierre Benazet explique que l’UE a établi cinq critères devant « être atteints avant que la coopération au développement régulière puisse reprendre », selon les termes de l’exécutif bruxellois. Les talibans doivent notamment respecter les droits humains fondamentaux, en particulier les droits des femmes. Le gouvernement afghan doit être inclusif et permettre l’accès à l’aide humanitaire.

Une multitude de programmes est concerné avec un principe général, très clair : ces fonds sont destinés aux populations dans le besoin et pas aux talibans – la nuance est capitale. Le leitmotiv européen est double : en premier lieu faire en sorte que les souffrances de la population afghane ne s’accroissent pas (aide humanitaire basique), et en second lieu tenter de maintenir un peu de l’acquis des vingt dernières années, par exemple en matière de scolarisation des filles.

La réunion extraordinaire sur l’Afghanistan organisée mardi par la présidence italienne du G20 était consacrée à l’aide humanitaire, mais aussi à la lutte contre le terrorisme dans ce pays. En marge de l’enveloppe financière européenne, le président du Conseil italien Mario Draghi, actuellement à la tête du G20, a expliqué qu’il faudrait prendre des mesures pour empêcher que le pays ne redevienne un foyer du terrorisme international.

Par ailleurs, des responsables de l’UE et des États-Unis étaient également réunis ce mardi au Qatar avec des dirigeants talibans au moment où ces islamistes radicaux au pouvoir en Afghanistan poursuivent leurs efforts diplomatiques pour obtenir un soutien international.

RFI

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