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Turquie: Erdogan renonce à expulser dix ambassadeurs occidentaux

En Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a finalement choisi ce lundi la désescalade dans la crise qui l’avait vu menacer d’expulsion dix ambassadeurs occidentaux, dont ceux des États-Unis, de France et d’Allemagne.

Au terme de plusieurs jours de tractations diplomatiques, Recep Tayyip Erdogan renonce à mettre sa menace à exécution et ne déclare donc pas persona non grata les dix ambassadeurs qui avaient pris la défense du philanthrope Osman Kavala. Le chef de l’État turc a estimé que les diplomates étaient « revenus de leur erreur » et espérait qu’ils seraient « plus prudents désormais ».

Une main tendue à la Turquie

Quelques heures avant ce dénouement, l’ambassade des États-Unis avait affirmé sur Twitter son attachement à l’article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, qui interdit toute ingérence dans les affaires intérieures du pays hôte. Les autres ambassades concernées – dont celles de France et d’Allemagne – avaient retweeté ce message.

Tandis que la presse progouvernementale jubile en assurant que les pays occidentaux ont « fait machine arrière », d’autres observateurs – y compris d’anciens diplomates turcs – y voient plutôt une façon pour ces pays de ménager une sortie de crise à Tayyip Erdogan. Comme une sorte de main tendue pour éviter les conséquences graves, sur les relations diplomatiques mais aussi sur l’économie turque, qu’aurait eu le renvoi inédit de dix ambassadeurs.

« Le pire a été évité »

« Le pire a été évité », soufflent des diplomates et anciens diplomates turcs. Parmi ces derniers, Sinan Ülgen, fondateur du centre de recherches Edam, à Istanbul. À ses yeux, la Turquie comme les pays occidentaux avait tout intérêt à la désescalade. « Du côté des pays signataires, le fait qu’ils aient accepté cette formule diplomatique démontre qu’ils ne souhaitaient pas se trouver face à une escalade politique avec la Turquie. Et du côté turc, je pense qu’on était très conscient des lourdes conséquences politiques et économiques que cela aurait pu entraîner », explique-t-il.

Mais l’apaisement pourrait être de courte durée. Car comme le fait remarquer Sinan Ülgen, le « problème de fond n’est pas résolu ». « Le cas d’Osman Kavala demeure. L’infraction de la Turquie – qui ne remplit pas les conditions de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’homme – demeure aussi… Donc ceci va continuer à provoquer des tensions. Cette crise a été évitée, mais le potentiel est toujours là », analyse-t-il.

Fin novembre, le Conseil de l’Europe pourrait lancer une procédure d’infraction contre la Turquie si Osman Kavala n’a toujours pas été libéré.

RFI

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