Le duel tant attendu entre le géant pétrolier Woodside et la Direction générale des impôts et domaines (DGID) s’approche de son dénouement. Après une série de joutes procédurales, le tribunal de Dakar a ordonné un renvoi ferme de l’affaire au 17 juillet prochain, annonce le journal Libération, qui suit de près cette confrontation à forts enjeux économiques et diplomatiques.
Une ultime audience avant verdict
Ce renvoi ferme, comme l’ont souligné les magistrats, signifie que les plaidoiries finales auront bien lieu ce jour-là, sans autre possibilité de report. Le tribunal devra alors trancher une affaire explosive dans laquelle le fisc sénégalais réclame pas moins de 41.467.543.147 FCFA à la société australienne Woodside, opérateur principal du champ pétrolier de Sangomar.
Depuis 2023, la DGID estime que Woodside est redevable de cette somme au titre d’arriérés fiscaux liés à ses activités au Sénégal. Une position que l’entreprise conteste vigoureusement, ayant saisi le tribunal de Dakar pour invalider les titres de perception émis contre elle.
Un double front judiciaire : Dakar et Washington
Mais le contentieux ne se joue pas uniquement à Dakar. En parallèle, Woodside a enclenché une procédure devant le CIRDI (Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements), le tribunal arbitral de la Banque mondiale. Une démarche qui montre la volonté de la multinationale d’internationaliser le conflit, voire de se prémunir contre une décision défavorable en juridiction sénégalaise.
Selon Libération, l’arbitrage au CIRDI n’a pas encore démarré, ce qui laisse le champ libre à la justice sénégalaise pour statuer en premier. Une posture risquée, mais stratégique pour Woodside, qui pourrait jouer sur plusieurs leviers juridiques pour faire annuler, réduire ou repousser les effets d’une décision nationale.
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