Selon les éléments obtenus de l’enquête, El Hadji Babacar Dioum alias «Kocc Barma» piégé la majorité des victimes par de faux profils ou par des vidéos « vendues » par leurs ex. C’est d’ailleurs ce qui ressort des 19 dernières plaintes enregistrées par la Dsc contre «Kocc Barma ». Les enquêteurs ont aussi indiqué que le mise en cause contrôlait trois sites à caractère pornographique à savoir« Seneporno.com,babiporno.com et boydakar.com » dont les codes d’accès ont été retrouvés dans son ordinateur.
Les plaignants au nombre de 18, des femmes dont un homme sont âgés entre 16 et 46 ans. Ils ont unanimement déclaré avoir été trompés par leurs « petits amis ou copines-connus sur les réseaux sociaux et qui ont enregistré sans leur consentement, leurs vidéos obscènes, à l’occasion d’appels réalisés via WhatsApp» . Quelque temps après, poursuivent les victimes, elles disent avoir reçu l’appel d’un individu, attributaire de lignes étrangères qui s’est présenté sous le pseudonyme « Kocc ». Ensuite, le maître chanteur exige le versement d’une somme sous peine de publier les vidéos sur seneporno. Si la «cible passe à la caisse, la vidéo est supprimée. Au cas contraire, elle se re trouve dans l’un des sites porno avec le contenu associé à son numéro de téléphone.
Selon toujours les révélations de l’enquête, repris par « Liberation », la dernière victime de «Kocc est une mineure âgée de 16 ans, « assistée de sa sœur ainée, reproche à son ex-copain, un certain Mouha», d’avoir trahi sa confiance, en l’incitant à réaliser des vidéos d’elle nue, et les lui transférer. Poursuivant ses agissements, le nommé «Mouha» l’a invité à lui rendre visite à son domicile, avant de la forcer à entretenir des rapports sexuels avec lui, en brandissant comme moyen de pression, les vidéos. Selon la victime, «Mouha » l’a invité à nouveau, à son domicile, aux fins d’abuser encore d’elle. Pour la contraindre à s’exécuter, Mouha lui a envoyé une de ses vidéos tout en menaçant de la divulguer sur Tik-Tok. Ayant refusé, l’individu malintentionné a mis ses menaces à exécution en partageant une des vidéos d’elle dans babi porno.com ».
Deux autres victimes, « N.D et A.D on elles envoyé des vidéos à des profils rencontrés sur Facebook, traqués en ce moment avant d’être victimes d’un odieux chantage ». L’examen de son ordinateur portable de marque Apple MacBook Pro 13 pouces a permis de mettre en évidence, sur le bureau, « un ensemble de 48 dossiers et 14 documents, représentant un volume total de 5,67 Go, contenant des fichiers vidéos, audios, archives compressées et documents nominatifs ».
Ces dossiers selon la même source, sont intitulés de manière explicite, associant des « prénoms, noms, numéros de téléphone sénégalais, parfois accompagnés de descriptions dégradantes, sexualisantes ou Intimes de personnes identifiables ». Un volume Important de « fichiers vidéo à caractère obscène, au format mp4 », regroupé dans des dossiers nommés tels que « film », « film2 », « néw mix good », «newgirls, ou encore des associés à des dates et horaires précis.
Dans cette affaire, les enquêteurs soupçonnent une vaste entreprise criminelle avec des ramifications internationales. Parce que peu avant son arrestation, El Hadji Babacar Dioum alias « Kocc » s’était rendu en Ethiopie, un déplacement qui intrigue les policiers. Tout comme le profil du mis en cause qui a grandi dans une famille aisée. L’usage de l’Anglais dans la dénomination de certains fichiers s’explique d’ailleurs par le fait qu’il a – longuement vécu aux Usa où il a eu un bachelor en administration des entreprises avant de rentrer au Sénégal. Ancien élève des Cours Saint-Marie de Hann, El Hadji Babacar Dioum est réputé extrêmement discret comme l’a confié d’ailleurs aux policiers M.D, le vigile qu’il a embauché depuis un an : « Il ne sort jamais sauf s’il veut s’entretenir avec les mécaniciens pour la réparation de ses véhicules garés devant la maison. Il ne s’adresse jamais aux inconnus et ne parle qu’avec ses deux frères ».
Mais ces derniers, brièvement gardés à vue avant d’être relâchés, n’étaient pas au courant des activités illicite de El Hadji Babacar Dioum qui a été écroué hier par le doyen des juges à la suite de l’ouverture d’une information judiciaire contre lui et X pour « association de malfaiteurs, stockage et diffusion de données à caractère personnel, d’images contraires aux bonnes mœurs et pédopornographiques, atteinte à le vie privée, extorsion de fonds, menaces, chantage, blanchiment de capitaux mais, aussi faux sur des documents publics administratifs ».
Une délégation judiciaire est attendue à la Dsc pour traquer au moins deux complices présumés de «Kocc Barma » formellement identifiés.
PRESSAFRIK