Ce devait être un tournant décisif dans l’enquête sur la mort de Serigne Issa Touré, mais l’autopsie tant attendue n’aura finalement livré… que du silence. Les résultats, communiqués hier vendredi aux enquêteurs de la brigade de gendarmerie de Bambilor, ont débouché sur un constat frustrant d’impuissance médico-légale : aucun élément probant n’a pu être isolé, laissant entière la part d’ombre autour des circonstances du décès.
Autopsie sous tension, résultats décevants
C’est à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand-Yoff que le corps du marabout avait été acheminé jeudi, sur instruction du procureur de la République près le tribunal de grande instance de Rufisque, dans l’espoir d’éclaircir les circonstances d’un décès jugé suspect. Une équipe de légistes aguerris s’est aussitôt mise au travail, dans un contexte où la pression des proches, mais aussi des autorités, était palpable.
Mais selon les sources citées par L’Observateur, le corps était dans un état de décomposition avancé, rendant toute conclusion scientifique « difficile, voire impossible ». « L’expertise n’a permis de livrer aucun indice utile à l’enquête », regrette un médecin sous anonymat.
Un mystère qui s’épaissit
Alors que le décès de Serigne Issa Touré avait semé l’émoi dans la commune, la procédure médico-légale représentait le dernier espoir pour lever le voile sur les raisons de sa mort : accident, homicide ou cause naturelle ? Aujourd’hui encore, aucun scénario n’est officiellement écarté, mais aucun ne peut non plus être confirmé.
Loin de refermer le dossier, cette impasse scientifique renforce le climat de suspicion qui entoure cette disparition, d’autant plus que des éléments initiaux avaient alerté les gendarmes. Le défunt, connu dans la région pour son rayonnement spirituel, pourrait emporter ses secrets dans la tombe.
Le dernier mot au procureur
Pour l’heure, la balle est désormais dans le camp du procureur Cheikh Diakhoumpa, seul habilité à ordonner la restitution du corps à la famille, mais aussi à fixer les nouvelles orientations de l’enquête. Les gendarmes de Bambilor, qui n’ont pas encore refermé leur dossier, attendent ses instructions pour explorer d’autres pistes.
DAKARACTU