Le Rassemblement des entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication (RESTIC) salue l’arrestation de Kocc Barma et appelle la Commission des Données Personnelles (CDP) à se constituer partie civile dans cette affaire qualifiée de fraude industrielle inédite sur les données personnelles en Afrique.
Dans un communiqué parvenu à PressAfrik, le RESTIC félicite les autorités pour leur travail : « Le RESTIC adresse ses vives félicitations aux unités scientifiques et informatiques de la DGPN pour l’enquête professionnelle qui a conduit à l’arrestation de Kocc Barma. »
Accusé d’avoir organisé un système de chantage basé sur des vidéos intimes près de 9 000 fichiers multimédias pendant plus de sept ans, Kocc Barma est au cœur d’un scandale de grande ampleur impliquant la collecte et l’exploitation illicite de données sensibles.
Le RESTIC s’inquiète de la possible existence d’un réseau plus large :
« Il n’est pas possible scientifiquement de stocker, de télécharger et de compresser en format multimédia compatible sans une chaîne de complicités informatiques », affirme le regroupement, appelant à « approfondir les enquêtes à tous les niveaux des couches et sous-couches d’internet ».
L’organisation insiste sur le rôle crucial de la CDP dans la protection des citoyens à l’ère du numérique. « Le RESTIC urge la Commission des Données Personnelles de se constituer partie civile afin de défendre les droits de nos concitoyens dont les données personnelles ont été illicitement collectées et exposées », et « de s’assurer qu’à l’avenir de telles fraudes ne se reproduisent plus ».
Face à cette faille, le RESTIC appelle à une révision complète de l’arsenal juridique : « Le RESTIC encourage la refonte totale de tout le corpus juridique et législatif sur les protections des données et leur mise à jour urgente au regard des conclusions à tirer dans l’affaire dite Kocc Barma ».
Pour l’organisation, cette affaire révèle la fragilité de l’écosystème numérique national. « À l’évidence les Sénégalais restent plus que jamais vulnérables dans le World Wide Web », déclare le RESTIC, exigeant « un mémorandum de la CDP sur les failles qui ont conduit à cette fraude massive de plus de 9 000 fichiers, soit 1 200 gigabits de vidéo, l’équivalent d’un Datacenter de taille moyenne ».
Le RESTIC se dit prêt à accompagner les autorités avec son expertise et conclut en saluant la collaboration des opérateurs télécoms avec les services de sécurité. « Le RESTIC mettra son expertise à la disposition des autorités et félicite nos opérateurs pour leur collaboration diligente et efficace avec la DGPN », conclut le communiqué.
PRESSAFRIK