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Marchés universitaires à 45 milliards : l’onde de choc entre Sonko et Abdourahmane Diouf – les zones d’ombre d’une accusation explosive

La scène politique sénégalaise tremble depuis ce samedi 8 novembre. En plein bras de fer verbal, le Premier ministre Ousmane Sonko a décoché une accusation fracassante contre Abdourahmane Diouf, ancien ministre de l’Enseignement supérieur : « surfacturation » dans les marchés universitaires.

Mais derrière cette bombe politique, L’Observateur, qui a mené une enquête fouillée, révèle un tout autre visage de cette affaire où les faits, loin d’être tranchés, s’entremêlent entre malentendus techniques, enjeux financiers et rivalités politiques.

 Une accusation à haute tension

 
 

Lors d’une sortie publique, le leader de Pastef a affirmé que la mutation d’Abdourahmane Diouf vers le ministère de l’Environnement serait liée à des pressions exercées pour valider des marchés publics surfacturés dans le cadre du programme de construction et de réhabilitation des bâtiments universitaires. Une révélation qui a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un climat politique déjà sous tension.

Quelques jours plus tôt, Abdourahmane Diouf, connu pour son ton mesuré, appelait encore à la pacification du débat national sur les ondes de RSI. Mais après les accusations de Sonko, le débat a pris des allures de règlement de comptes à ciel ouvert.

 Un projet colossal de 45 milliards FCFA

 
 

Selon L’Observateur, l’affaire porte sur un marché colossal de 45 322 463 170 FCFA, visant la construction et la réhabilitation de 143 bâtiments universitaires à travers le pays.

Cinq lots ont été répartis entre les universités sénégalaises :

  • UCAD (Dakar) : 9,02 milliards FCFA

  • UGB (Saint-Louis) : 7,88 milliards FCFA

  • Thiès & Bambey : 18,02 milliards FCFA

  • Ziguinchor : 6,78 milliards FCFA

  • UVS & UAM (Diamniadio) : 3,6 milliards FCFA

 
 

Ce programme, voulu par le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre, vise à moderniser les campus et mettre fin aux grèves récurrentes dues au manque d’infrastructures.

La DMCEES au centre du dispositif

 
 

D’après les investigations de L’Observateur, la procédure a été menée par la Direction de la Maintenance, des Constructions et des Équipements de l’Enseignement supérieur (DMCEES), sous le contrôle de la Direction centrale des marchés publics (DCMP).

Tous les procès-verbaux d’attribution et de validation ont été régulièrement signés par les instances techniques, sans intervention directe du ministre Diouf, dont le rôle se limitait à suivre le projet et à signer les contrats en fin de procédure.

Autrement dit, souligne L’Observateur, le ministre ne participait ni à l’évaluation, ni au choix des entreprises, ni à la fixation des montants.

 La Primature dans le viseur

 
 

Depuis l’arrivée du nouveau régime, la Primature contrôle de près les grands projets publics. Ousmane Sonko a mis en place une équipe d’experts chargée de réexaminer les coûts des marchés hérités de l’ancien gouvernement afin d’éviter les dérives financières.

C’est dans ce contexte que les entreprises lauréates — Mega Plus, La Falaise, Sarre Technobat et CG2I — ont été conviées à la Primature pour intégrer de nouvelles prestations non prévues initialement.

Ces ajustements auraient alimenté les soupçons de surfacturation évoqués par le Premier ministre.

Une affaire plus politique que financière ?

 
 

Pourtant, selon les sources de L’Observateur, aucun contrat n’a encore été signé ni par le ministère ni par les sociétés concernées.

Le coût global de 45 milliards FCFA, arrêté depuis novembre 2024, n’a pas été modifié après six mois d’examen à la Primature.

Mieux encore : les 45 milliards n’ont été inscrits au budget qu’à la suite du passage de Daouda Ngom à l’Assemblée nationale, avant d’être adoptés dans la loi de finances.

D’où cette interrogation soulevée par L’Observateur :

« Comment un marché non encore signé peut-il être surfacturé ? Et comment pourrait-on ouvrir une enquête sans contrat ni engagement financier effectif ? »
DAKARACTU

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