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Affaire Badara Gadiaga : son prêt à l’ACEP, la Fintech GSIE, les nouvelles charges du Procureur et les tentatives de manipulations de ses détracteurs

L’affaire du chroniqueur Badara Gadiaga prend une tournure inattendue. Initialement visé par une enquête pour diffusion de fausses nouvelles, discours contraires aux bonnes mœurs et offense à une personne exerçant des prérogatives du chef de l’État, le dossier s’est considérablement complexifié avec l’ajout de nouvelles accusations.

Évolution des charges

Lors de sa première garde à vue, Badara Gadiaga était uniquement retenu pour “discours contraires aux bonnes mœurs”. Cependant, lors de sa présentation devant le procureur, des charges supplémentaires ont été ajoutées : diffusion de fausses nouvelles, offense à une personne exerçant des prérogatives du chef de l’État, et, de manière plus significative, une référence à l’article 80 alinéa 2 du Code pénal.

Ce que dit l’article 80 alinéa 2 du Code pénal 

L’article 80 alinéa 2 du Code pénal dispose que :

« Tout individu qui aura reçu, accepté, sollicité ou agréé des dons, présents, subsides, offres, promesses, ou tous autres moyens, en vue de se livrer à une propagande de nature à compromettre la sécurité publique ou à occasionner des troubles politiques graves, à jeter le discrédit sur les institutions politiques ou leur fonctionnement, ou à inciter les citoyens à enfreindre les lois du pays, sera puni d’un emprisonnement d’un an au moins et de cinq ans au plus, et d’une amende double de la valeur des promesses agréées ou des choses reçues ou demandées, sans que ladite amende puisse être inférieure à 100.000 francs. Les coupables pourront en outre être frappés d’interdiction de séjour. »

Une manœuvre pour le mandat de dépôt ?

Selon les avocats de Badara Gadiaga, l’ajout de cette charge plus grave viserait à activer l’article 139 du Code de procédure pénale.  Cet article rend le mandat de dépôt obligatoire sur réquisitoire dûment motivé du procureur si la personne est poursuivie pour des délits relevant des articles 56 à 100 du Code pénal.  La défense y voit une manœuvre visant à contraindre le juge à décerner un mandat de dépôt. Ce revirement des accusations, passant de simples “discours contraires aux bonnes mœurs” à des accusations d’obtention d’avantages pour mener une propagande, soulève de sérieuses questions sur les motivations des autorités judiciaires.

La méprise autour de “GSIE”

Des sources proches du dossier indiquent que cette nouvelle accusation découle d’une mauvaise interprétation de transactions financières. L’accusation repose sur des messages de réception d’argent via Orange Money, provenant d’une entité nommée “GSIE”. Ne comprenant pas la nature de cette entité, les enquêteurs auraient hâtivement conclu que “GSIE” était une société appartenant à Badara Gadiaga. Cette conclusion aurait suffi à inciter à alourdir le dossier.

Dans le dossier à charge, il est affirmé que Badara Gadiaga aurait “transféré depuis le compte bancaire de sa société GSIE, logé à la Banque Atlantique, des montants cumulés de 9 millions début mai et fin juin”. Cette allégation a été formellement démentie par ses avocats. Ils ont précisé que Badara Gadiaga est bénéficiaire d’un prêt bancaire à l’Acep, et que l’argent transféré via BANK TO WALLET provient de ce prêt.

Qu’est-ce que GSIE  ?

La réalité concernant “GSIE” est bien différente. GSIE Technology, fondée en 1996 par Monsieur Antoine NGOM, est une entreprise de fintech spécialisée dans l’interconnexion de systèmes financiers. Elle propose des solutions complètes pour faciliter les transferts de monnaie électronique entre des plateformes comme Wave Digital Finance et les banques ou Systèmes financiers décentralisés (SFD). GSIE agit comme une passerelle essentielle, permettant des opérations telles que :

  • BANK TO WALLET (du compte bancaire au portefeuille électronique)
  • WALLET TO BANK (du portefeuille électronique au compte bancaire)
  • MONEY TRANSFER (transferts d’argent)
  • MOBILE BANKING (services bancaires via mobile)

En bref, GSIE est une solution “tout-en-un” qui permet aux institutions financières d’offrir une large gamme de services mobiles à leurs clients.

Un lien simple ignoré : Acep et Orange Money

L’explication de la présence de “GSIE” dans les transactions de Badara Gadiaga est en fait très simple. Parmi les clients SFD de GSIE figure la banque Acep, qui est également la banque de Badara Gadiaga. Ainsi, lorsqu’une opération est effectuée par Badara Gadiaga de son compte bancaire (Acep) vers son compte Orange Money, cette transaction transite naturellement par la plateforme de GSIE Technology.

Il semble que les autorités judiciaires n’aient pas compris la simple mécanique du transfert interbancaire. C’est ce manque de compréhension qui les aurait poussées à conclure que GSIE était une société personnelle de Badara Gadiaga et à viser l’article 80 alinéa 2 du Code pénal.

Depuis l’ajout de cette nouvelle charge, certains détracteurs de Badara Gadiaga ont commencé à propager des messages  tels que “le compte Orange Money de Badara Gadiaga va parler”. Il est crucial de souligner qu’il s’agit là de pure manipulation et d’intoxication, le compte Orange Money de Badara Gadiaga n’ayant rien à révéler d’incriminant, selon ses avocats.

DAKARACTU

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