Barthélémy Dias est revenu ce lundi 21 juillet sur sa révocation à la tête de la mairie de Dakar. Lors d’un point de presse, il a dénoncé l’absence de décret présidentiel formalisant cette décision, estimant que l’arrêté préfectoral qui en tient lieu est juridiquement infondé. Il en appelle à la Cour suprême pour un arbitrage transparent.
Il s’appuie sur l’article 135 du Code général des collectivités territoriales, qui stipule selon lui qu’un maire ne peut être démis que par décret présidentiel.
« Monsieur le Président de la République, je n’ai toujours pas vu ce décret (…) Je voudrais rappeler dans le cas de cette révocation dont je fais l’objet, il n’y a aucune condamnation pour crime, il n’y a aucune audition. Je le répète, le rappelle et le confirme, il n’y a aucun décret présidentiel et cet arrêté préfectoral est constitutif d’un excès de pouvoir manifeste : il est donc caduc en droit », a déclaré le président du mouvement « Sénégal Bi ñu Bokk ».
Il interpelle la Cour suprême sur la régularité de la procédure. « J’interpelle la Cour suprême. Il ne s’agit pas de mon mandat de maire, je voudrais vous rappeler que je suis un citoyen sénégalais et un élu. Je ne suis pas n’importe quel élu, je suis le maire de capitale du Sénégal, Dakar. Dakar ne peut pas être la seule ville du Sénégal qui ne dispose pas d’un maire élu au suffrage direct. C’est anormal, c’est illégal et manifestement antidémocratique », a fustigé l’ancien député.
Barth a promis des poursuites contre ceux qu’il accuse d’avoir « braqué la mairie de Dakar ». « Ceux qui ont braqué la mairie, ceux qui ont détourné le vote le Dakar seront punis. Je vous le promets, ils seront punis. Quel que soit leur grade, titre, rang et tout protocole observé. Le Sénégal est une République et on doit apprendre à se respecter », a-t-il averti.
Il exige la libération des détenus politiques et interpelle Reporters sans frontières sur le cas Bachir Fofana
En marge de son point de presse tenu ce lundi, Barthélémy Dias a lancé un appel fort en faveur de la libération des détenus politiques. « Mes pensées vont vers mon frère Assane Diouf, Abdou Nguer, Badara Gadiaga, Moustapha Diakahaté, Ablaye Ndiaye entre autres », a déclaré le leader du mouvement Sénégal Bi Ñou Bokk.
Il a également interpellé Reporters sans frontières (RSF) sur le cas du journaliste Bachir Fofana. « A travers Bachir Fofana, on cherche à museler une presse libre et indépendante. J’invite à ce titre Reporters sans frontières à prendre ses dispositions et ses responsabilités », a lancé l’ancien maire de Dakar.
Et de prévenir : « Quant à nous acteurs politiques, nous ferons ce que nous avons à faire parce que si les prisons de ce pays doivent se remplir ; franchement, au stade où nous en sommes, c’est le cadet de nos soucis ».
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