L’association sénégalaise des établissements de paiement et des émetteurs de monnaie électronique (Asepame) met en garde sur la taxation projetée par l’Etat sur le Mobile Money. Pour eux, la mesure aurait pour effet immédiat de réduire drastiquement les volumes de transactions, de l’ordre de 30 à 50 %, entraînant un retour vers l’utilisation du cash et freinant la digitalisation des paiements.
Selon l’Asepame, au-delà des utilisateurs, l’impact toucherait l’ensemble de l’écosystème économique. En effet, moins de transactions signifieraient moins de recettes fiscales indirectes issues de la Tva, de l’impôt sur les sociétés ou encore de l’impôt sur les salaires.
D’après des projections de l’Asepame relayées par L’Observateur, l’Etat ne pourrait pas espérer plus de 230 milliards de Fcfa sur trois ans, bien en deçà des ambitions initiales.
Des dizaines de milliers d’emplois liés aux services financiers numériques pourraient être détruits. Ainsi, 41 000 emplois seraient préservés contre près de 90.000 dans un contexte de croissance maintenue, a prévenu l’association.
Face à ce risque, l’Asepame propose une alternative : cibler les opérateurs plutôt que les usagers. Elle suggère l’instauration d’une taxe de 2,5 % sur les revenus des établissements de Mobile Money pour la période 2026-2028. Selon ses calculs, ce mécanisme pourrait générer plus de 530 milliards de FCFA, soit le double du rendement attendu avec la taxation sur les volumes de transactions.
Pour rappel, l’État prévoit d’instaurer une taxe de 0,5 % sur toutes les transactions Mobile Money et de 1,5 % sur les paiements marchands.
PRESSAFRIK