Selon Libération, l’ancien ministre et maire de Louga, Moustapha Diop, déjà écroué dans le cadre de l’affaire des Fonds Covid, vient d’être placé une nouvelle fois sous mandat de dépôt. Cette fois, c’est dans le cadre de l’affaire dite “Tabaski Ngom”, un dossier tentaculaire mêlant détournement de deniers publics, blanchiment et escroquerie sur des fonds estimés à plusieurs centaines de millions de francs CFA.
Un nouveau front judiciaire pour l’ancien ministre
Convoqué hier par le juge du cinquième cabinet financier, Moustapha Diop a été inculpé pour association de malfaiteurs, escroquerie sur les deniers publics portant sur 300 millions de francs CFA et blanchiment de capitaux. Malgré ses vives contestations devant le magistrat instructeur, celui-ci a décidé de le placer sous mandat de dépôt, relançant ainsi la série noire judiciaire de l’ancien membre du gouvernement.
Pour rappel, Moustapha Diop purgeait déjà une détention préventive dans l’affaire des Fonds Covid, après que la Haute Cour de Justice, saisie via sa Commission d’instruction, avait ordonné son incarcération.
Le fil de l’affaire Tabaski Ngom
Tout est parti de Tabaski Ngom, ancienne comptable particulière de l’Aprosi puis de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse), inculpée et placée sous mandat de dépôt depuis le 23 janvier 2025 pour association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, détournement de deniers publics et accès frauduleux dans un système informatique.
Selon Libération, sur les 766 millions de francs CFA en cause, Tabaski Ngom aurait déclaré avoir remis 300 millions à Moustapha Diop. Des accusations formellement rejetées par l’ancien ministre, qui bénéficiait alors de son immunité parlementaire. Celle-ci avait toutefois été levée, ouvrant la voie à son inculpation par le parquet financier.
Une bataille juridique à rebondissements
Dans un premier temps, le juge d’instruction saisi du dossier s’était déclaré incompétent, estimant que Moustapha Diop, en tant qu’ancien ministre, devait répondre devant la Haute Cour de Justice. Mais, à la suite d’un appel du parquet financier, la Chambre d’accusation financière a infirmé cette ordonnance, permettant ainsi au juge de procéder à son inculpation et à sa détention.
D’autres protagonistes déjà derrière les barreaux
Toujours selon Libération, cette affaire n’épargne pas d’autres acteurs de l’administration et du monde des affaires.
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Mor Guèye, opérateur économique, est lui aussi en prison, après avoir reçu sur les comptes de ses deux sociétés les fonds détournés par Tabaski Ngom.
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Djire Momath Ba, ancien directeur général de l’Aprosi et actuel maire de Nioro, a quant à lui consigné 90 millions de francs CFA pour éviter la détention, tout en niant toute implication.
DAKARACTU
