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Salaires impayés : les contractuels du ministère annoncent un arrêt de travail et alerte l’Etat

Un nouvel épisode de tension secoue le secteur de la santé. La Coordination du collectif des agents contractuels du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique (MSHP), issus du projet ISMEA, a annoncé, dans une lettre adressée au directeur régional de la Santé, un arrêt de travail temporaire à compter du lundi 17 novembre 2025. Ils dénoncent le non-paiement des salaires du mois d’octobre.

« Au jeudi 13 novembre, aucun agent n’a encore perçu son dû. Cette situation n’est plus tenable », dénonce Ibra Diop, coordonnateur du collectif, qui fustige une « répétition inacceptable » des retards. La lettre rappelle les dispositions du Code du travail, dont l’article L.115-3, qui impose un paiement du salaire au plus tard huit jours après la fin du mois de travail.

Pour les anciens contractuels du projet ISMEA, désormais employés sous le MSHP, ces retards de salaire ne sont pas nouveaux. Selon eux, cette situation « mine la stabilité financière et psychologique » du personnel. Ibra Diop justifie ainsi un arrêt de travail qui sera « maintenu jusqu’au paiement effectif des salaires ».

Sur le terrain, le désarroi est palpable. Le Dr Mamadou Ba, de Bignona (sud), souligne que ces retards répétés « portent atteinte à la dignité des travailleurs ». Il rappelle que beaucoup de ces agents exercent « dans des zones difficiles où la présence médicale reste insuffisante et où les besoins de prise en charge sont criants ».

Pour les agents concernés, les salaires impayés ne représentent qu’une partie d’un problème beaucoup plus large. Le Dr Ba pointe également l’absence de contrats officiels, la non-disponibilité des copies de contrats signés depuis novembre 2024 laisse les travailleurs dans un flou administratif total, une prise en charge médicale jugée inexistante pour certains agents, l’absence de prise en compte de la situation matrimoniale dans l’établissement des contrats.

Surtout, le non-respect de l’engagement de l’État, pris avec la Banque mondiale, d’intégrer les agents ISMEA dans la fonction publique à la fin du projet.

Selon le collectif, ces manquements constituent un « reniement des accords initiaux » et créent un sentiment de frustration, alors que les travailleurs affirment avoir « tout donné pour renforcer les services de santé dans les régions les plus reculées ».

Le projet ISMEA avait permis de recruter 889 agents qualifiés (médecins, pédiatres, pharmaciens, sages-femmes, infirmiers, techniciens, nutritionnistes) pour combler les déserts médicaux dans six régions prioritaires : Kaffrine, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Ziguinchor.

Leur présence a permis d’améliorer sensiblement les indicateurs sanitaires. Dans la région de Ziguinchor, par exemple, la mortalité néonatale a chuté à 9 décès pour 1000 naissances vivantes, alors que la moyenne nationale demeure autour de 23%. « Ces résultats ont été obtenus grâce à notre engagement total sur le terrain. Mais comment continuer sereinement quand les salaires ne suivent pas ? », s’interroge un membre du collectif.

Déjà en février 2025, les mêmes agents avaient annoncé un premier arrêt de travail, faute d’avoir reçu leur salaire du mois de janvier. L’alerte lancée à l’époque n’a manifestement pas suffi.

Aujourd’hui, le collectif renouvelle sa stratégie et assure que le mouvement « restera en vigueur jusqu’au paiement complet des salaires en souffrance ».

PRESSAFRIK

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