A l’approche des élections européennes, Emmanuel Macron assume mercredi le rôle d'”opposant principal” aux “nationalistes”, que lui a décerné le Premier ministre hongrois Viktor Orban, pour qui le président français est le chef de file des “partis pro-migrants”.
Après plusieurs mois de critiques indirectes, les accusations se font désormais frontales entre dirigeants de l’Union européenne.
Emmanuel Macron a été clairement pris pour cible mardi par les deux principaux partisans de la ligne dure contre les migrants: Viktor Orban et Matteo Salvini, l’homme fort du gouvernement italien, réunis à Milan.
“Il y a actuellement deux camps en Europe et l’un est dirigé par Macron”, a affirmé le Premier ministre hongrois. “Il est à la tête des forces politiques soutenant l’immigration”, a-t-il lancé. “De l’autre côté, il y a nous qui voulons arrêter l’immigration illégale”, a-t-il ajouté.
Interrogé sur ces propos, Emmanuel Macron a répliqué mercredi: “S’ils ont voulu voir en ma personne leur opposant principal, ils ont raison”.
Car “je ne céderai rien aux nationalistes et à ceux qui prônent ce discours de haine”, a-t-il ajouté à Copenhague au second jour de sa visite au Danemark.
Pour le président français, “il se structure une opposition forte entre nationalistes et progressistes” en Europe.
Celle-ci se cristallise actuellement sur le dossier des migrants, devenu le principal cheval de bataille de Matteo Salvini depuis l’arrivée au pouvoir du premier gouvernement populiste en Italie, l’un des pays fondateurs de l’Union européenne.
Les deux camps ont néanmoins pour point commun de vouloir faire de ce dossier un marqueur des élections européennes.
Le président français devra aussi faire face à la volonté de l’un de ses principaux opposants, le leader de la France Insoumise (extrême gauche) Jean-Luc Mélenchon, de transformer ce scrutin en “référendum anti-Macron”.