L’Assemblée nationale s’est emparée jeudi des mesures censées répondre à la crise des “gilets jaunes” pour un examen express, après avoir adopté définitivement dans la matinée le deuxième budget du quinquennat.
Devant une centaine de députés, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a défendu aux côtés d’Agnès Buzyn (Santé) “des réponses rapides, fortes et concrètes” au mouvement en cours depuis plus d’un mois, “condition d’un apaisement” même si “cela ne suffira pas”.
Le projet portant “mesures d’urgence économiques et sociales” comprend, en quatre articles, la défiscalisation des heures supplémentaires, une exonération élargie de hausse de CSG pour des retraités et la possibilité pour les entreprises de verser une “prime exceptionnelle” de 1.000 euros, exonérée de toutes cotisations sociales et d’impôt sur le revenu, pour leurs salariés rémunérés jusqu’à 3.600 euros. Plus de 200 amendements sont au menu.
Les Républicains, qui se sont émus comme d’autres groupes que certains de leurs amendements n’aient pas été retenus, voteront pour ou s’abstiendront en fin de soirée. Le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR) a critiqué un “choc de dépenses non financées” et “un petit côté pompier pyromane” de la part du gouvernement qui crée selon lui “de nouvelles injustices” entre retraités ou smicards.
Le Rassemblement national envisage un vote favorable. A gauche, les socialistes ne s’opposeront pas au texte, contrairement au PCF et LFI qui ont dénoncé un “trompe-l’œil” et défendu en vain des motions préalables.