Santé et bien-être

Un vaccin contre le chikungunya bientôt sur le marché ?

Le chikungunya est cette maladie infectieuse ayant connu un grand développement à l’échelle mondiale dans les dix dernières années. Elle pourrait bien être vaincue grâce à un vaccin dérivé de celui de la rougeole. L’équipe qui l’a développé se montre confiante dans ce médicament qui achève sa seconde phase d’essais cliniques.

Le développement de vaccins contre les maladies infectieuses émergeantes est un défi de la santé publique mondiale. Une équipe de chercheurs du MedUni Vienne, en coopération avec l’Institut Pasteur à Paris, le Walter Reed Army Institute aux Etats-Unis et la compagnie viennoise Themis Bioscience GmbH est en train d’évaluer un vaccin contre le virus du chikungunya, une maladie transmise par les moustiques. A l’issue de la deuxième phase de tests cliniques, l’équipe, dirigée par Bernd Jilma, a publié dans la revue The Lancet infectious diseases un article qui annonce des résultats très satisfaisants.

Le chikungunya : symptômes et épidémiologie

Les symptômes de l’infection par le virus du chikungunya incluent une forte fièvre, une faiblesse musculaire et des douleurs articulaires, auxquels peuvent s’ajouter des maux de tête, des conjonctivites et de la fatigue chronique. Ces symptômes régressent en général spontanément en une à deux semaines, mais peuvent parfois se prolonger sur des mois, voire des années. Et il arrive qu’il y ait des complications graves chez les personnes âgées ou immunodéprimées. La maladie peut alors être mortelle. Il n’existe actuellement aucun antiviral contre le chikungunya. Les traitements utilisés, des anti-inflammatoires non-stéroïdiens, traitent seulement les symptômes.

106 pays sont concernés par le chikungunya, y compris les Etats-Unis et en Europe. Les zones les plus touchées sont l’Amérique du Sud et les Caraïbes. En tout, entre 1 et 3 milliards d’individus dans le monde vivent dans des zones à risque. Pendant un épisode d’épidémie de chikungunya sur le continent américain, de 2013 à 2015, entre 2 et 9 millions de cas suspectés ou avérés ont été enregistrés. Le développement du tourisme et le réchauffement

climatique favorisent la transmission du chikungunya, en facilitant les déplacements et la reproduction des moustiques-tigres à l’origine de la contagion.

Un vaccin contre la rougeole modifié génétiquement

Le vaccin mis au point par l’équipe de Bernd Jilma est dérivé du vaccin contre la rougeole. Ce vaccin vivant (c’est-à-dire contenant un agent infectieux encore actif), a été modifié génétiquement par les chercheurs pour exprimer à sa surface un antigène correspondant au virus du chikungunya. La concentration de cet antigène est trop faible pour provoquer des symptômes, mais suffisante pour déclencher la réaction du système immunitaire, qui a alors le temps de produire les anticorps correspondants. Ce vaccin est efficace en une ou deux piqûres. Il ne nécessite plus de rappel par la suite.

La première série de tests cliniques a eu lieu en 2015, sur 42 personnes seulement. Elle a permis aux chercheurs d’établir la dose optimale du vaccin et d’évaluer son immunogénécité (son efficacité pour stimuler la réaction immunitaire). La deuxième série, qui est l’objet de l’article publié dans The Lancet, a mobilisé 263 volontaires âgés de 18 à 55 ans, dont certains ont été vaccinés tandis que les autres recevaient un placebo. Elle a confirmé les résultats des premiers tests cliniques : le vaccin est très bien toléré, ne cause pas d’effets secondaires inattendus ou handicapants. Il est efficace en seulement quelques semaines.

Mieux : le vaccin contre le chikungunya augmente l’efficacité du vaccin contre la rougeole, en accélérant la production d’anticorps associés à cette maladie. C’est un soulagement pour les chercheurs, qui redoutaient au contraire que le vaccin modifié génétiquement ne compromette l’action du vaccin classique. La troisième phase de test, qui évaluera l’efficacité du médicament à plus grande échelle, devrait débuter prochainement. Si les bon résultats persistent, l’équipe espère une mise de ce vaccin sur le marché d’ici deux ans.

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