Près de 100 personnes, en majorité des femmes et des enfants, ont péri jeudi dans un naufrage sur le Tigre à Mossoul, en pleine célébration du Nouvel An kurde et de la Fête des Mères, l’accident le plus meurtrier en Irak ces dernières années.
Un deuil national de trois jours a été décrété par le Premier ministre irakien, Adel Abdel Mahdi, qui s’est rendu sur le lieu de l’accident et à la morgue où ont été transportés les corps. L’ONU a déploré “une terrible tragédie”.
Le bilan n’a cessé de s’alourdir au fil des heures. Selon le ministère de l’Intérieur, 94 personnes ont péri dans le naufrage. Parmi elles 61 femmes, a indiqué le Premier ministre. Les autorités ont fait état de la noyade de 19 enfants et de 55 passagers secourus.
Ce naufrage meurtrier a provoqué un vif émoi dans cette ville du nord de l’Irak déjà meurtrie par trois années (2014 à 2017) passées sous la férule des jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Les familles mossouliotes n’ont recommencé que depuis peu à sortir sur les rives du fleuve.
Si les guerres à répétition et les attaques jihadistes ont fait des centaines de milliers de victimes ces dernières années en Irak, des accidents de ce type sont rares.
La journée marquant à la fois le Nouvel An kurde, Norouz, la Fête des Mères et l’arrivée du printemps, avait commencé dans la gaieté.
Les victimes avaient embarqué à bord d’un bac pour traverser le fleuve en direction de parcs aménagés où les familles piquent-niquent traditionnellement pour Norouz, jour férié en Irak. Mais leur embarcation s’est retournée et a sombré dans les flots, avant d’atteindre le complexe touristique où ils se rendaient.