Sociétés et traditions

Les Algériens dans la rue après un appel au départ du président par ses fidèles

Les Algériens, manifestant en masse vendredi dans la rue, ont semblé rejeter la proposition du chef d’état-major d’écarter le président Abdelaziz Bouteflika, dernière tentative en date du régime de calmer plus d’un mois de contestation en Algérie.

A Alger, une foule immense, scandant notamment “le peuple veut que vous partiez tous!”, est à nouveau descendue dans les rues du centre-ville, en ce premier jour de week-end, devenu jour de manifestations de masse depuis le 22 février.

Pour ce sixième vendredi consécutif, les Algériens manifestent également très nombreux dans le reste du pays, selon les images diffusées à la télévision nationale et sur les réseaux sociaux.

Difficile à évaluer précisément en l’absence de chiffres officiels, la mobilisation apparaissait très forte à Alger, et sensiblement similaire à celles des trois semaines précédentes, jugées exceptionnelles par les analystes et les observateurs.

Le carrefour devant la Grande Poste, au coeur d’Alger, est noir de monde, comme les rues alentour où un cortège très compact serpente lentement sur plusieurs kilomètres au total.

Mardi, le général Gaïd Salah, personnage clé du pouvoir, a proposé la mise en oeuvre de mécanismes constitutionnels pour écarter le chef de l’Etat, dont il était un fidèle indéfectible depuis qu’il l’avait nommé en 2004 chef d’état-major de l’armée.

Il a entraîné dans son sillage nombre d’alliés du camp présidentiel.

Mais les manifestants interrogés par l’AFP disent vendredi souhaiter le départ de l’ensemble du régime et pas seulement celui –qui n’est toujours pas acquis– du chef de l’Etat.

“Bouteflika tu partiras, emmène Gaïd Salah avec toi!”, scandent les manifestants à Alger, ou “FLN dégage”, en référence au Front de libération nationale, formation du président Bouteflika et ancien parti unique qui domine la vie politique depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962.

Le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement), Abdelkader Bensalaha, appelé à assurer l’intérim si M. Bouteflika quitte le pouvoir, a déjà les honneurs des manifestants, dont certains brandissent son portrait sous lequel il est écrit “Dégage!”.

Amine, 45 ans, a pris la route aux aurores depuis Béjaïa (180 km à l’est d’Alger) pour manifester dans la capitale. “Nous sommes là pour lancer un dernier appel à ce pouvoir: Prenez vos bagages et partez!”, dit-il.

Les dirigeants algériens “nous prennent pour des cons”, estime de son côté Samir, vétérinaire de 40 ans. “Après chaque manifestation, on nous sort un nouveau truc pour essayer de nous calmer. Mais nous on veut qu’ils partent tous, il n’y a que ça pour nous calmer.”

Le cortège, où dominent comme chaque vendredi les couleurs du drapeau national –vert et blanc, frappé de l’étoile et du croissant rouges–, chante en choeur l’hymne national, mais aussi le refrain de “La liberté”, chanson du rappeur algérien Soolking, dédiée au mouvement populaire.

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