La Première ministre britannique Theresa May doit rencontrer mercredi le chef de l’opposition travailliste Jeremy Corbyn pour tenter de trouver un compromis sur le Brexit afin d’éviter au Royaume-Uni une sortie de l’Union européenne sans accord le 12 avril.
La dirigeante conservatrice a tendu la main à son adversaire politique mardi soir et annoncé son intention de demander un nouveau report de la date du Brexit aux dirigeants européens, pour se laisser le temps de convenir d’une solution susceptible d’être enfin acceptée par un Parlement qui a jusqu’ici rejeté tous les scénarios proposés.
“Le but de notre rencontre aujourd’hui sera de d’examiner les domaines dans lesquels nous sommes d’accord”, a déclaré la dirigeante conservatrice au cours de sa séance de questions hebdomadaires à la Chambre des communes. “Ce que nous voulons faire désormais, c’est trouver une solution soutenue par cette Chambre et concrétiser le Brexit”.
Mais la cheffe du gouvernement a essuyé les reproches de la part des plus fervents défenseurs du Brexit au sein de sa majorité, qui craignent que cette ouverture n’ouvre la voie à un Brexit plus doux, synonyme de relations économiques étroites avec l’UE.
“La semaine dernière, la Première ministre a affirmé que la plus grande menace pesant sur la place du Royaume-Uni dans le monde, sur notre défense et sur notre économie était le leader de l’opposition”, a déclaré le député Lee Rowley. “Qu’est ce qui le qualifie désormais pour s’investir dans le dossier du Brexit ?”.
Plus tôt dans la matinée, le secrétaire d’Etat au Pays de Galles, Nigel Adams, avait démissionné, qualifiant de “grave erreur” la démarche de Mme May. “Il est clair maintenant qu’on va finir avec une union douanière. Ce n’est pas le Brexit promis à mes administrés”, s’est-il expliqué.
La rencontre entre les deux dirigeants est prévue pour dans l’après-midi. Jusqu’ici, l’un et l’autre ont affiché des positions diamétralement opposées.
La Première ministre défend en effet une sortie du marché unique, synonyme notamment de liberté de circulation des personnes- à laquelle elle veut mettre fin-, et de l’union douanière, impliquant une politique commerciale commune -qu’elle voudrait quant à elle autonome-, quand M. Corbyn souhaite une union douanière étroite et a voté pour le maintien dans le marché unique lundi.
En cas d’échec des discussions, Mme May prévoit de soumettre au vote du Parlement “un certains nombre d’options afin de déterminer la voie à suivre”.