Santé et bien-être

Cancer du sein : Les raisons d’une mortalité si élevée

Le cancer du sein connait un taux élevé de décès de 70%. Des statistiques inquiétantes, mais qui trouvent une explication assez nette. D’après le Pr. Mamadou Diop, directeur de l’Institut du cancer à l’hôpital Aristide Le Dantec, il y a plusieurs raisons qui justifient cette forte mortalité. ‘’La première est la consultation tardive. Quel que soit le pays, quels que soient les moyens, les gens meurent de cancer partout dans le monde. Pour n’importe quelle localisation, si vous vous consultez tardivement, il y a moins de chance de guérison, quels que soient les moyens thérapeutiques mis en œuvre’’, prévient-il.

Or, fait remarquer le spécialiste, au Sénégal les malades se font consulter tardivement. C’est pourquoi d’ailleurs, la communauté engagée dans la lutte contre le cancer investit le terrain pour détecter des cas. Mais aussi offrir des mammographies et former les sages-femmes à détecter tôt les lésions précancéreuses et à les traiter.

La deuxième raison est liée au fait que les infrastructures de prise en charge ne sont pas disponibles partout dans le pays. ‘’Il faut pratiquement venir à Dakar pour se faire traiter’’, se désole-t-il. Ce deuxième facteur va de pair avec le déficit de spécialistes. Le Sénégal compte au total 14 pathologistes, c’est-à-dire les médecins spécialisés dans la détection des pathologies. Aujourd’hui, Il n’y a que deux pathologistes dans les régions, l’un à Ziguinchor, l’autre à Saint-Louis. Tout le reste est à Dakar.

Le déploiement à l’intérieur du pays est donc très timide. ‘’Pratiquement, tous les prélèvements pour avoir un diagnostic se font lire à Dakar. Les laboratoires, pour la plupart, sont à Dakar. Et pour avoir une caractérisation moléculaire pointue, les prélèvements vont en France. Ceci va avoir un impact dans la survie du malade’’, regrette le Pr. Mamadou Diop.

La troisième raison est relative au manque de moyens de la part des patients. En fait, plus les stades du diagnostic sont avancés, plus les moyens nécessaires pour la prise en charge correcte sont élevés. Et très souvent, la bourse du malade ne permet pas suivre les différentes étapes du traitement. ‘’Voilà pourquoi la survie est faible’’, lâche Pr. Diop qui ne désespère pas de voir, dans les années à venir, la mortalité baisser.

 

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