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Irak: manifestations et routes coupées, la classe politique dans l’impasse

Les manifestants durcissent leur mobilisation mardi en Irak face à des autorités paralysées, entre pression des partis pro-Iran et incapacité à renouveler le sérail politique dans l’un des pays les plus corrompus au monde.

De nouveau, la place Tahrir de Bagdad s’est remplie de manifestants et de banderoles où s’étalent de grands portraits des candidats au poste de Premier ministre barrés d’une croix rouge. De nouveau également, les principales routes et avenues du sud du pays sont bloquées, de même que les écoles, universités et administrations.

La désobéissance civile, qui avait faibli ces dernières semaines sous les coups de butoir des assassinats, attentats et autres enlèvements de militants, repart de plus belle.

Sur Tahrir et les autres points de rassemblements dans le sud, les manifestants avaient érigé en cette journée de Noël –sans célébrations pour les chrétiens d’Irak “par respect” pour les près de 460 morts et 25.000 blessés de la révolte– des sapins commémorant les “martyrs” de la “révolution d’octobre”.

Pour les manifestants, c’est tout le système installé en 2003 par les Américains pour remplacer Saddam Hussein et désormais noyauté par les Iraniens qui doit être mis à bas.

Le gouvernement a démissionné il y a maintenant près d’un mois, mais ils veulent toujours en finir avec le système de répartition des postes selon les ethnies et les confessions, avec l’influence de l’Iran qui n’a cessé de grandir et surtout avec la corruption qui, en 16 ans, a englouti plus de la moitié des revenus du pétrole et l’équivalent de deux fois le PIB d’un des pays les plus riches en or noir du monde.

Face à eux, la classe politique tente de s’accorder sur le nom d’un nouveau Premier ministre. Incapable de trouver un consensus –ou même une majorité parlementaire pour mener le changement– elle joue désormais la montre.

Elle a dépassé le délai constitutionnel mais continue de négocier les noms de candidats, tous issus du sérail et donc refusés par principe par la rue.

Paralysés pendant plusieurs jours par l’intransigeance des pro-Iran, les politiciens reprennent mardi de nouvelles négociations.

Le parti sunnite du chef du Parlement Mohammed al-Halboussi a annoncé avoir lâché le ministre démissionnaire de l’Enseignement supérieur, Qoussaï al-Souheil, appelant ses alliés pro-Iran à proposer un nouveau nom.

Aussitôt, alors qu’a émergé celui d’Assaad al-Aïdani, gouverneur de Bassora issu d’un parti pro-Iran, sa province pétrolière du sud s’est soulevée. Des manifestants ont bloqué les routes menant aux ports, notamment d’Oum Qasr, vital pour les importations, a constaté un correspondant de l’AFP.

Avec l’AFP

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