Sociétés et traditions

L’ancienne Directrice commerciale de la SAR grugée de 70 millions de francs par une « société fictive »

​Le nommé Abdarahmane Barry, directeur de la société CD Invest, a comparu hier à l’audience de la chambre correctionnelle du tribunal de grande instance de Dakar. Le chef d’entreprise répondait des faits d’escroquerie et d’abus de confiance portant sur un montant de 70 millions de francs. L’affaire est mise en délibéré pour le 11 février prochain.

Les faits pour lesquels le nommé Abdarahmane Barry, soi-disant chef d’entreprise, a comparu hier à l’audience correctionnelle du Tgi de Dakar remontent en 2018. Le prévenu avait soutenu qu’il évoluait dans une structure de transfert d’argent. Il avait montré des papiers de contrats en vue avec la Banque régionale des Marchés (BRM) pour tromper et convaincre l’ancienne directrice commerciale de la SAR (Société Africaine de Raffinage) d’investir dans ses projets.

«Ma voisine  Amy  Mbaye  s’était  rapprochée  de moi pour se faire prêter de l’argent, elle m’a mis en relation avec son fils adoptif qui venait de la France avec des partenaires stratégiques pour bénéficier des avantages. Je lui ai donné des dizaines de millions pour chaque lot de 10 millions à 500.000 francs à condition que je siège au Conseil d’administration» , a d’abord expliqué la plaignante, Mme Sabel Diop à la barre.

Avant d’enchainer: «J’ai  signé  un  contrat  bidon,  sans préavis de trois mois, il m’a demandé de suspendre toute activité. Je n’ai jamais connu auparavant  Abdarahmane  Barry.  C’est  lui qui m’a mis en relation avec une bonne dont j’ai su qu’elle a son master, je lui ai proposé un poste à son profil, elle a refusé et elle a démissionné.  C’est ainsi que j’ai su que ma bonne était une employée de Barry comme comptable. La dame Amy Mbaye est complice. Elle  m’avait  dit  que  Abdarahmane Barry est dans une opération de containers de  jus  qu’il  devait  acheminer  à  Touba  et qu’elle allait me payer mes 70 millions. Barry est  passé  chez  moi  et  il  m’a  remis  trois chèques  sans  provisions.  Je  n’ai  reçu  que 6.940.000f suite à la vente de son véhicule».

Selon le prévenu, l’ancienne comptable retraitée de la SAR voulait investir jusqu’à 120 millions de francs pour faire fructifier son argent. « Mon employée ne travaillait pas comme bonne, elle était partie l’aider pour  une  nuit  », s’est défendu le prévenu.

Pour le conseil de la partie civile, les faits sont constants. Sa cliente a travaillé pendant 30 ans à la SAR et a reçu toutes les distinctions comme Directrice commerciale. L’activité de transfert d’argent est réglementée par la Bceao. «Le prévenu prétendait être dans le milieu du transfert d’argent sans montrer des papiers et se disait sous-traitant d’une banque. Il a fait courir la partie civile pendant deux ans  et  elle  ne  lui  a  jamais remis son capital alors que sa société était fictive », a plaidé Me Mamadou Seck.

La robe noire a réclamé le remboursement des 70 millions soutirés à sa cliente Sabel Diop. Le représentant du ministère public a requis l’application de la loi pénale. Quant au conseil de la défense, il soutient qu’il n’y a eu ni escroquerie, ni abus de confiance et que c’est un mensonge de dire que la société CD Invest n’existe pas.

La partie civile a visé deux infractions pour un même fait et ce n’est pas possible en droit, estime le conseil de la défense qui a plaidé la relaxe de son client tout en demandant de débouter la partie civile. Le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour le 11 février prochain, raconte Le Témoin qui a assisté à l’audience.

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