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Crise profonde dans le football européen autour du projet controversé de «Super Ligue»

Douze clubs anglais, espagnols et italiens parmi les plus puissants d’Europe s’apprêteraient à créer leur propre compétition européenne, concurrente à la Ligue des champions, révèlent plusieurs médias dimanche 18 avril. Une « Super Ligue » fermée qui excluerait les clubs allemands et français et conduirait à la mort de la Ligue des champions. L’UEFA s’insurge contre ce projet « cynique » et « fondé sur l’intérêt personnel », qu’elle appelle à combattre.

Séisme sur le football européen ce dimanche 18 avril. L’Union des associations européennes de football (UEFA), l’association en charge du football européen, s’apprêtait à présenter lundi une réforme de sa compétition-phare, la Ligue des champions, annonçait le quotidien L’Équipe. Celle-ci devait rassembler non plus 32 mais 36 clubs, répartir les qualifiés dans quatre chapeaux, doubler le nombre de matches…

Mais un autre projet, serpent de mer depuis des années, renverse la table ce dimanche : la « Super Ligue » d’Europe, compétition parallèle rassemblant le gotha du football européen, s’apprêterait à être annoncée. Le Times, le Telegraph, Marca, L’Équipe, RMC Sport… Plusieurs médias indiquent que douze clubs seraient sur le point de tourner le dos à la Ligue des champions pour lui préférer cette « Super Ligue ».

Pourquoi le Real Madrid, la Juve, Liverpool et d’autres veulent couper avec l’UEFA

Cette « Super Ligue » est un projet en gestation plus ou moins secrète depuis longtemps. Et celui-ci divise. Son principe : certains des meilleurs clubs d’Europe – les plus riches, les plus prestigieux, les plus titrés – créeraient une nouvelle compétition fermée entre eux, au détriment de l’habituelle Ligue des champions. Et d’après les rumeurs insistantes de ce 18 avril, il ne s’agit pas de n’importe quels clubs.

Ils seraient six clubs anglais, trois clubs espagnols et trois clubs italiens à travailler en secret sur ce projet : Arsenal, Chelsea, Liverpool, Manchester City, Manchester United et Tottenham, ainsi que l’AC Milan, l’Inter Milan et la Juventus, et enfin l’Atlético de Madrid, le FC Barcelone et le Real Madrid. Douze clubs qui ont gagné à eux seuls la Ligue des champions à 40 reprises en 66 éditions (dont celle en cours).

D’après L’Equipe , leur volonté est de couper les ponts avec l’UEFA, avec laquelle ils ont des différends sur la politique menée en Europe. Pour eux, la Ligue des champions a perdu de son éclat : audiences en baisse, revenus en chute, attrait amoindri à force d’ouvrir la compétition à des équipes moins armées et moins prestigieuses… D’où de projet de « Super Ligue », présumée plus sélective, plus lucrative et plus brillante. Andrea Agnelli, le président de la Juventus, en serait le principal protagoniste… alors qu’il se disait réjoui, encore récemment, de la réforme à venir de la Ligue des champions.

Le Bayern Munich et le PSG s’y opposent

Ce modèle de « Super Ligue », qui ressemble à ce qui se fait en Amérique du Nord avec la NBA (basket), la NFL (football américain) et la NHL (hockey sur glace), n’a toutefois pas que des partisans parmi les clubs les plus importants en Europe. Le Bayern Munich, sextuple vainqueur de la Ligue des champions, et le Paris Saint-Germain, finaliste en 2020 et dans le Top 10 des clubs les plus riches du monde d’après  Forbes, ne sont pas pour.

D’après  The Athletic, le PSG estime que la compétition européenne ne devrait pas être réservée aux clubs les plus riches. « Nous nous en tenons à la tradition de l’UEFA », aurait indiqué une source. Une position que partagerait donc aussi le Bayern Munich. Ce qui explique pourquoi, dans les contours envisagées de cette « Super Ligue », aucun club allemand et français n’est inclus.

« Trop, c’est trop », tempête l’UEFA, prête à sanctionner

Les informations concernant ce projet de « Super Ligue » ont provoqué une levée de boucliers en Europe. L’UEFA a réagi avec un communiqué cinglant. L’association indique qu’elle, ainsi que les fédérations anglaises, espagnoles et italiennes « mais aussi la Fifa et toutes les associations membres resteront unies dans (nos) efforts pour arrêter ce projet cynique, fondé sur l’intérêt personnel de quelques clubs à une époque où la société a plus que jamais besoin de solidarité ».

L’UEFA menace : « Nous envisagerons toutes les mesures possibles, à tous les niveaux, que ce soit judiciaire ou sportif, afin d’empêcher que cela arrive. Le football est basé sur un principe de compétitions ouverte et de mérite sportif; il ne peut en être autrement. (…) Les clubs concernés (par le projet, ndlr) seront bannis de toutes compétitions domestiques, au niveau européen et mondial, et les joueurs pourraient se voir refuser le droit de représenter leurs équipes nationales. »

Sans les nommer, l’UEFA remercie aussi le Bayern Munich et le PSG entre autres : « Nous remercions les clubs des autres pays, en particulier les clubs français et allemands, qui ont refusé de souscrire à cela. » Appelant encore le plus de monde à s’opposer au projet des douze clubs incriminés, l’association européenne fustige « cet intérêt personnel persistant de quelques-uns » qui « dure depuis trop longtemps ». « Trop, c’est trop », martèle l’UEFA.

Les « gourous de la Super Ligue, intoxiqués d’égoïsme et de manque de solidarité »

Dans un autre communiqué, la Premier League anglaise « condamne toute proposition qui s’en prend aux principes de compétition ouverte et de mérite sportif, qui sont le coeur du football domestique et de la pyramide européenne du football ».

En France, l’Elysée qu’Emmanuel Macron soutient l’UEFA : « Le président de la République salue la position des clubs français de participer à un projet de Super Ligue européenne de football menaçant le principe de solidarité et de mérite sportif. L’État français appuiera toutes les démarches de la LFP, de la FFF, de l’UEFA et de la Fifa (…) »

Les fédérations anglaise, espagnole et italienne ont déclaré leur soutien à l’UEFA. Javier Tebas, le président de la Liga espagnole, a lui critiqué sur Twitter les « gourous de la Super Ligue », qu’il décrit « intoxiqués d’égoïsme et de manque de solidarité ». Christian Seifert, le président de la Fédération allemande de football, estime qu’il serait « irresponsable de causer des dommages irréparables aux ligues nationales ».

RFI

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