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Israël déclare l’état d’urgence à Lod après des émeutes intercommunautaires

Les tensions se propagent désormais dans les villes arabes israéliennes. À Lod, une ville israélienne située à mi-chemin entre Jérusalem et Tel Aviv et où juifs et arabes vivent en paix depuis des années l’état d’urgence y est décrété ce mercredi. Après des émeutes intercommunautaires, en écho à l’ actualité de ces derniers jours.

Vitrines brisées, carcasses de voitures calcinées, rues tapissées de pierres…  Certains quartiers de la ville de Lod ont été saccagés durant les affrontements de la nuit.

Tout débute par une simple manifestation de la communauté arabe israélienne, qui souhaite apporter son soutien aux Palestiniens sous occupation, et aux Gazaouis qui subissent les bombardements israéliens.

Comme souvent dans ce genre de situation deux versions s’opposent. Il y a celle des officiels israéliens. Le président Reuven Rivilin va même jusqu’à parler de « pogrom » de « foule arabe assoiffée de sang » et s’attaquant à la communauté juive.

Et puis, il y a l’autre version. Celle de la minorité arabe de Lod. Selon des témoignages recueillis ce mercredi, des colons israéliens protégés par la police sont venus exprès de Cisjordanie occupée pour empêcher la manifestation arabe.

Des affrontements ont alors opposé les uns et les autres et la situation a dégénéré. Lundi, un colon avait déjà abattu un arabe israélien à Lod.

Les arabes israéliens, pourtant citoyens de l’État hébreu, dénoncent l’injustice qu’ils subissent au quotidien. Selon eux, Israël est une « démocratie à deux vitesses ».

À Lod, les relations entre voisins ruinées

La ville de Lod, saccagée durant les affrontements de la nuit, a retrouvé son calme habituel en journée. Mais dans les quartiers mixtes juifs et arabes se tiennent désormais à distance les uns des autres. Autrefois bons voisins, ils sont désormais adversaires. Derrière ses volets, cette arabe israélienne accepte de témoigner.

« Nous vivions tous en paix grâce à Dieu, dit-elle. Cela fait 30 ans que je vis dans cet immeuble, ici, à Lod. On a décidé d’organiser une manifestation pour soutenir les Palestiniens de Jérusalem, et on s’est fait agresser. Pourquoi ? Les manifestations des juifs n’ont jamais été interdites. Comment on va faire maintenant ? Mon voisin du dessus est juif, celui d’à côté aussi. On s’est toujours respecté. On se dit Shalom, on se dit Boker Tov, ça veut dire bonjour en hébreu. »

Un étage plus haut, Yuval, un habitant juif de l’immeuble attend patiemment sur le palier. Dans son appartement vandalisé, la police scientifique relève des empreintes. Selon lui des émeutiers arabes s’en sont pris aux biens des juifs.

« Durant les violences nous sommes partis nous réfugier avec les enfants à Jérusalem, raconte-t-il. Et puis j’ai reçu une photo de ma voiture brûlée. Il y avait plein d’autres voitures dans le quartier mais c’est la mienne qui a été brûlé. Ils savaient ce qu’ils faisaient. Ils l’ont mise au milieu de la route et ils y ont mis le feu. »

À Lod, mais aussi dans les autres villes mixtes en Israël, comme Acre et Haïfa, les responsables politiques locaux, arabes et juifs ont lancé un appel au calme conjoint.

RFI

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