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Ébullition du climat social au Sénégal : La CNTS alerte et promet d’entrer en rébellion contre les employeurs et l’État.

La Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) s’inquiète de plus en plus de la situation socio-économique de notre pays. L’organisation syndicale de travailleurs, dans un communiqué qui nous est parvenu, dénonce les violations fréquentes de la liberté syndicale dans des entreprises du service public.

La crise à la RTS et au ministère des Pêches

C’est le cas au niveau du Ministère de la Pêche et de l’Économie Maritime où le Secrétaire Général du Syndicat CNTS a été affecté à Saraya dans des locaux insalubres. Son seul tort est d’avoir revendiqué de meilleures conditions de travail. Au niveau de la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise, les responsables syndicaux de la CNTS et du SYNPICS ainsi que d’autres militants ont été relevés de leurs fonctions et mis à la disposition de la DRH pour avoir participé à une action syndicale. Nous avons également constaté que sous le prétexte de la pandémie de la COVID-19 qui est une situation exceptionnelle, des employeurs en profitent pour procéder à des licenciements pour motifs économiques. C’est le cas au niveau de l’Hôtel King Fahd Palace, où la Direction Générale a licencié 76 travailleurs, note l’organisation syndicale.

L’organisation menace de porter plainte

La CNTS rappelle que la liberté syndicale et le respect de la Convention 87 de l’OIT sont les fondements de son existence en tant qu’organisation syndicale de travailleurs. Par conséquent, elle ne peut accepter sa remise en cause sous quelque forme que ce soit et usera de tous les moyens pour que les droits et les libertés syndicales soient respectés. Elle n’exclut aucune action, y compris le dépôt d’une plainte auprès de Bureau Internationale du Travail, si ces dérives continuent à l’endroit des travailleurs affiliés à notre organisation syndicale.

Le pacte remis en cause par l’État du Sénégal, la santé, l’éducation, …

Le texte relève aussi quelques irrégularités dans plusieurs secteurs d’activités surtout économiques. La signature récente d’un Pacte de Stabilité Sociale dans le secteur du tourisme et du transport aérien n’a pas répondu à l’attente des travailleurs, malgré les engagements des chefs d’entreprise. Dans le secteur de l’éducation, au-delà des accords signés et non respectés qui font grincer des dents, la question de la dotation des écoles en tenues scolaires, sans aucune concertation avec les acteurs de l’éducation, se pose aujourd’hui comme une nouvelle épine. Dans le secteur de la santé, la vitesse de propagation du corona virus a atteint une proportion inquiétante dans notre pays avec une moyenne de dix décès par jour. Malgré l’expérience de notre pays en matière de gestion des épidémies et les efforts du gouvernement en terme de prévention, le Sénégal se place parmi les pays les plus touchés d’Afrique.

Les activités de SANOFI, des Grands Moulins de Dakar en berne

Il s’y ajoute les problèmes de l’entreprise SANOFI qui fabrique des médicaments. Elle avait reçu l’accord du président de la République de reprendre service, mais c’est au niveau du ministère où se trouve le blocage. « Il en est de même des 89 travailleurs de SANOFI menacés de licenciement dans cette période de concentration de toutes les forces pour lutter contre la pandémie. À la société des Grands Moulins de Dakar, la direction générale ne cesse de s’immiscer dans les affaires syndicales et les dernières élections de délégués du personnel ont encore été l’occasion pour cette dernière de s’illustrer »,  dénonce Mody Guiro, SG de la CNTS.

La rareté du sucre et 5.000 employés dans l’industrie alimentaire décriés

À cela s’ajoute la hausse répétitive des prix, la spéculation et la rétention de stocks de certaines denrées de première nécessité avec de lourdes conséquences sur le bien-être des populations déjà fortement éprouvées par la 3ème vague de la pandémie de Covid-19. Le sucre devient une denrée rare sur le marché et pourtant nos investigations auprès de la direction de la Compagnie sucrière sénégalaise nous renseignent de la disponibilité de ce produit en quantité. Nous appelons la Direction du commerce intérieur à justifier le pourquoi de la pénurie, car l’État a l’impérieux devoir de protéger les populations contre d’éventuelles spéculations sur les produits de consommation courante. Dans les industries alimentaires, la dernière mesure gouvernementale, à savoir l’introduction d’une nouvelle taxe sur les bouillons menacent près de 5.000 emplois au niveau de la société PATISSEN, un leader dans les chaines d’approvisionnement. Dans le cadre de la reprise de la SDE par SEN EAU, les travailleurs avaient revendiqué et obtenu une part dans le capital social de la nouvelle société. La CNTS invite l’État du Sénégal, qui est le garant de ces accords, à prendre les dispositions utiles et nécessaires pour faire libérer, par la SDE, par le biais du Fonds commun, la part des travailleurs dans le capital.

La CNTS invite le président de la République à convoquer un dialogue social

Pour toutes ces questions qui rendent le climat social lourd, la CNTS interpelle le chef de l’État sur la nécessité de reprendre les choses en main à travers le mécanisme d’un dialogue social inclusif pour mettre tout le monde en confiance ; la CNTS invite l’État à accélérer le processus de reprise du trafic du Dakar-Bamako Ferroviaire qui est une revendication des peuples sénégalais et maliens.

DAKARACTU

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