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Réforme des retraites: une cinquième journée de mobilisation avant un vote hypothétique à l’Assemblée

Avant de « mettre à l’arrêt » la France le 7 mars, les syndicats organisent ce jeudi 16 février leur cinquième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour maintenir une pression sur les députés, qui espèrent encore pouvoir débattre de l’âge légal d’ici à vendredi minuit, grâce au retrait de nombreux amendements. En pleine période de vacances scolaires, à l’exception de l’Île-de-France et de l’Occitanie, la participation aux grèves s’annonce en nette baisse.

Ce jeudi, les perturbations sont limitées dans les transports, avec quatre TGV sur cinq en circulation et un trafic normal dans le métro parisien. Le taux de grévistes était en forte baisse à la SNCF jeudi, s’établissant à 14% selon une source syndicale, contre 25% mardi dernier, 36,5% le 31 janvier et 46,3% le 19 janvier, première journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Néanmoins, 30% des vols à Paris-Orly sont annulés, 20% à Toulouse, Montpellier ou encore Nantes, où l’accès était ralenti par un barrage filtrant de la CGT. Le syndicat prévoyait d’autres barrages près de sites de stockage de gaz, après que les agents d’EDF ont baissé dans la nuit la production d’électricité d’un peu plus de 3 000 MW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, sans provoquer de coupures de courant.

Après un samedi qui a mobilisé 963 000 manifestants selon les autorités, l’affluence devrait être moindre. La police dit attendre entre 450 et 650 000 personnes dans la rue, dont 40 à 70 000 à Paris. Mais, une fois n’est pas coutume, les numéros un des huit principaux syndicats manifesteront à Albi, symbole de cette France des villes moyennes très mobilisées contre la réforme. « Nous souhaitons braquer le projecteur sur l’un des traits marquants de ce mouvement social. Il y a une France du travail qui veut affirmer qu’elle existe, qu’il n’y a pas que les métropoles », souligne Laurent Berger dans le magazine de la CFDT.

« Maintenir la pression sur les députés »

Forts de l’opposition constante d’environ sept Français sur dix à la réforme selon les sondages – et d’une pétition qui a franchi le cap symbolique d’un million de signatures -, les syndicats entendent « maintenir la pression sur les députés », selon le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez. Faute de réussir à infléchir l’exécutif, l’intersyndicale a adressé un courrier aux parlementaires, hormis ceux du RN, pour leur demander de rejeter la réforme « et plus particulièrement son article 7 », qui porte le recul de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans.

Le temps est compté pour les députés qui, après plusieurs jours d’empoigne stérile, abordent la dernière ligne droite de leurs débats jusqu’à vendredi minuit, heure couperet de l’examen du texte avant sa transmission au Sénat. Pour accélérer, la gauche a décidé de retirer de nombreux amendements, mais il en reste encore près de 11 000 à discuter, dont une bonne partie avant l’article 7. Il existe « une majorité possible dans l’hémicycle pour voter contre », veut croire le député PS Philippe Brun, qui espère « passer au vote le plus vite possible » sur ce point clé. Une manière de renvoyer la balle au gouvernement qui « fait tout pour que le débat soit escamoté », a estimé la patronne du parti écologiste, Marine Tondelier, sur Public Sénat. Une partie de la gauche redoute cependant qu’un vote de l’article 7 ne « porte un coup au mouvement social », a indiqué le chef du groupe communiste André Chassaigne.

« Ils ont peur du vote », a répliqué sur France Inter son homologue Aurore Bergé (Renaissance), convaincue que la majorité « aura les voix » pour faire passer cet article clé qui « revient à voter la réforme ». De son côté, le RN a déposé mercredi une motion de censure, afin de savoir qui est « pour ou contre la réforme », a affirmé sa cheffe de file Marine Le Pen sur RTL.

Le 7 mars, la France à l’arrêt

Vote ou pas, les syndicats se réservent pour la journée du 7 mars, l’intersyndicale ayant appelé à « mettre la France à l’arrêt », une action soutenue par 58% des Français, selon un sondage Elabe pour BFMTV. D’autres actions sont prévues le lendemain lors de la journée internationale des droits des femmes.

Et, alors que des sites universitaires ont été fermés mercredi à Rennes, Nantes et Paris, des organisations étudiantes et lycéennes ont appelé jeudi à « durcir le mouvement » contre la réforme des retraites, avec des actions tous les jeudis jusqu’au 7 mars puis une journée de mobilisation de la jeunesse le 9 mars. « Nous appelons la jeunesse à se mobiliser, à durcir le mouvement et à mettre à l’arrêt le pays pour faire comprendre au gouvernement que nous refusons son projet de réforme des retraites », ont indiqué dans un communiqué commun les syndicats étudiants Unef, Alternative et la Fage, le mouvement lycéen la Voix Lycéenne, ou encore l’Union des étudiants communistes, les Jeunes socialistes, les Jeunes insoumis et les Jeunes écologistes.

Si l’intersyndicale n’y a pas appelé, certaines confédérations comme Solidaires sont favorables à l’idée de grèves reconductibles. Les syndicats de la RATP l’ont déjà annoncé ainsi que la CGT éboueurs.

(Avec AFP)

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