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Biennale 2022 : une plainte déposée à l’OFNAc déterre « les cafards » de la gestion

La scène artistique sénégalaise est secouée par des allégations de « gestion financière douteuse », à l’égard de la Biennale 2022, conduisant à une plainte déposée auprès de l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac). Les acteurs dudit secteur ont exprimé des inquiétudes quant à l’utilisation des fonds qui ont été reportés de l’édition 2020 annulée en raison de la pandémie.

« Le Quotidien », qui a pu obtenir un aperçu des finances de l’événement artistique majeur, a dévoilé des détails intrigants sur ces flux monétaires. La pandémie de Covid-19 avait touché tout le monde, entraînant des annulations et des changements radicaux dans divers secteurs, y compris les arts et la culture. Cependant, le gouvernement sénégalais a maintenu son soutien à la Biennale, démontrant sa volonté de faire du pays un acteur clé sur la scène artistique mondiale. L’édition de 2020 ayant été repoussée à 2022, mais les ressources financières mobilisées pour l’événement amène des interrogations quant à leur utilisation. 

D’après le journal, un groupe d’acteurs du secteur artistique a même lancé un appel au boycott de l’édition de 2024, remettant en question la transparence de la gestion du Secrétariat de la Biennale, ce qui a incité leur plainte à l’Ofnac. Le bilan financier de la Biennale de 2022 a révélé des éléments clés sur les sources de financement et les dépenses associées à l’événement. L’État sénégalais a été le principal contributeur, couvrant 72% des ressources totales mobilisées. 

Le secteur privé et les mécènes ont également apporté leur soutien de manière significative, avec une contribution appréciable de près de 500 millions de francs CFA. Le budget total de l’organisation de la Biennale s’élève à 2 milliards 4 millions 238 mille 760 francs CFA, provenant de sources variées, notamment l’État, des institutions internationales et des sponsors du secteur public et privé.

Il est intéressant de noter que les acteurs privés et les institutions internationales ont couvert respectivement 23,8% et 3,9% du budget total de la Biennale. 

Toutefois, l’État sénégalais demeure le principal bailleur de fonds, contribuant à hauteur de 72,34% des ressources grâce à une subvention de plus d’un milliard de francs CFA pour les exercices budgétaires 2021-2022.
Les dépenses ont révélé un détail intrigant : « les charges totales liées à l’organisation ont atteint 1 milliard 852 millions 759 045 francs CFA, ce qui représente 92,44% des ressources totales et 110,33% du budget initial. Une dépense excédentaire de 173 millions 673 801 francs CFA, soit une augmentation de 10,34%, a été observée ». 

Ces dépassements sont attribués à divers éléments, allant de l’aménagement des sites à la communication, en passant par le transport des œuvres, l’hébergement des participants, et bien d’autres. Les dépenses liées à l’aménagement des sites se distinguent avec 33,8% du total, soit 625 millions 618 mille 940 francs CFA, ayant été principalement dédiés à la réhabilitation du site principal de l’ancien Palais de justice situé au Cap Manuel. La communication a engendré une dépense de 304 millions 558 mille 316 francs CFA, représentant 16,4% du budget, tandis que le transport des œuvres a été chiffré à 175 millions 792 mille 741 francs CFA, soit 9,5%. 

La prise en charge des participants a également compté pour 9,4%, soit 174 millions 572 mille 060 francs CFA, pour soutenir les 2428 artistes et designers venus de 112 pays. L’édition de 2022 a été marquée par un nombre record de visiteurs, avec 439 317 personnes ayant participé à la Biennale. En parallèle des projets internes, l’événement s’est étendu à travers 450 manifestations environnementales sous le label « Off », à travers le Sénégal et la diaspora.

La question de la gestion des ressources de la Biennale a ouvert une discussion sur sa structuration administrative et son statut institutionnel.

PRESSAFRIK

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