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Manifestations contre le report de l’élection présidentielle au Sénégal : Retour sur un vendredi mouvementé!

La journée de ce vendredi 9 février 2024, fut longue et très mouvementée à Dakar et dans plusieurs régions du Sénégal. L’appel à manifester contre le retour du scrutin présidentiel, du 25 février au 15 décembre 2024, a été suivi dans plusieurs localités à Dakar, Mbour, Thies, Kaolack, Kolda, Saint-Louis, Diourbel, Mbacké,  Ziguinchor pour ne citer que celles-ci. Toutefois plusieurs dégâts matériels et une perte en vie humaine ont été enregistrés durant ses heurts. Du côté des Forces de défenses et de sécurités (FDS), des bavures policières ont été constatées, plusieurs arrestations et des journalistes pris pour cibles, interpellés, brutalisés avant d’être relâchés. 

A Dakar, un débrayage le matin à 10h dans les établissements et un Conseil des médias…

Alors qu’un “Appel à manifester” a été lancé , ce vendredi 9 février, contre le report de la présidentielle à partir de 15h à la Place de la Nation, les syndicats des enseignants du moyen et secondaire démarrent la journée par un débrayage à 10 heures. Un mouvement quasiment bien suivi dans plusieurs établissements visités par les reporters de Dakaractu. 

Au même moment, la Coordination des Associations de Presse (CAP) donne rendez-vous, aux journalistes, patrons de presse, jeunes reporters et toute personne éprise de justice, à la Maison de la Presse Babacar Touré sise à la Corniche Ouest. Tour à tour, Ibrahima Lissa Faye et d’autres journalistes ont dénoncé le retrait abusif de la licence de la Télévision Walfadjri par le ministre de la Communication, des télécommunications et du Numérique. La Cap et d’autres sommités de la presse, soutenus par Reporters sans Frontières, Seydi Gassama, d’Amnesty International, Cheikh Diop, de la CNTS/FC  ont réclamé le départ du ministre Me Moussa Bocar Thiam.   

Le Sit-in de Walf de 15h se transforme en guérilla urbaine…

Les responsables du groupe Walfadjri avaient appelé à un sit-in à 15h, le vendredi 9 février, devant les locaux de la Télévision du défunt Sidy Lamine Niass dont la licence a été retirée le dimanche 4 février. Quelques minutes après le démarrage dudit sit-in, avec la participation du Directeur Général, Cheikh Niasse, des journalistes qui à tour de rôle faisaient des témoignages sur le groupe de presse, la police arrête la rencontre à coups de gaz lacrymogène. Après un sauve qui peut, s’en est suivi. Une guérilla urbaine entre les manifestants et les forces de l’ordre dans les quartiers de Khar Yalla a été déclenchée, jusque tard dans la nuit. L’allée du “marché Samedi” qui fait face aux locaux de Walf  complètement massacrée par les jets de pierres. 

La place de la Nation barricadée par les FDS, les manifestants dictent leur loi à Fass, Colobane, HLM, Castors…

Ne pouvant pas accéder à la Place de la Nation, comme convenu, les manifestants se sont arrangés à montrer leur désapprobation au report de la présidentielle de plusieurs autres manières. Des jets de pierres en direction des Forces de défense et de Sécurité (FDS), des pneus brûlés  dans les axes stratégiques entre Fass, Colobane et HLM ont été constatés. Dr Abdourahmane Diouf, Thierno Bocoum ont été visés par des tirs de gaz lacrymogène. Ils étaient les rares politiciens à se pointer aux alentours de la place de la Nation, hormis l’activiste Assane Diouf. 

A Castors plusieurs véhicules ont été brûlés sur la route, à quelques mètres de la Boutique Auchan, la Banque Cbao a été saccagée et brûlée en partie par des manifestants qui avaient barré la route de la déviation vers la cité des eaux de Front de terre. Pendant plusieurs  heures les policiers et gendarmes se sont défendus, avec des tirs de grenades lacrymogènes, ont traqué les manifestants dans les ruelles et procédé à des arrestations, sans oublier les bavures commises sur des journalistes dans l’exercice de leur métier. 
  
Des journalistes pris pour cibles par les FDS 

Nos confrères et consœurs ont été la cible des forces de défense et de sécurité, hier lors de la manifestation contre le report de la présidentielle. Absa Hane, journaliste à Seneweb a été arrêtée, molestée dans la fourgonnette de la police avant d’être relâchée, quelques minutes plus tard. Elle finit la journée à l’hôpital. Mor Amar du journal “l’Enquête” reçoit des coups de poing alors qu’il se déplaçait avec des journalistes. Isabelle Bampoki de AD Tv a elle aussi été brutalisée. Un journaliste de DSMédia, a reçu un coup de projectile à la main. Des journalistes de Leral, ont vu leur matériel saccagé. D’autres journalistes d’autres organes ont été blessés lors de leur fuite. Une situation dénoncée par plusieurs associations de presse dont, CJRS, APPEL, Synpics, AFMS, entre autres. 

Thies, ça a chauffé à la cité du Rail

Ça a chauffé ce vendredi après-midi dans la cité du rail. Des Thiessois qui sont contre le report de la présidentielle 2024 sont sortis en masse pour manifester leur colère suite la décision du Président Macky Sall de reporter la présidentielle du 25 février. Les manifestants ont brûlé des pneus et tenté de barrer les routes. Les FDS les ont repoussés avec des lacrymogènes. Le coordonnateur de Y’en à marre à Thiès, Saliou Ndiaye a été interpellé. 

A Mbour, des routes stratégiques bloquées, les FDS ripostent !

A l’instar des autres localités du Sénégal, des manifestants ont voulu marcher pour protester contre le report des élections. Le rendez vous a été donné au terrain Ndox mi par les manifestants…Mais les forces de l’ordre ont vite réagi pour apporter la riposte par  des gaz  lacrymogènes dispersant la foule. Des pneus ont été allumés avec le barrage de la route robinet Abdou mane /route nationale. Des courses poursuites ont été constatés entre manifestants et policiers dans certains axes de la petite côte..

Kaolack, plusieurs artères momentanément bloquées par des jeunes manifestants..

Kaolack a répondu ce vendredi à l’appel à manifester. En effet, plusieurs artères ont été momentanément bloquées par de jeunes manifestants.De Médina Baye en passant près du lycée technique jusqu’à Touba Ndorong, des barricades ont été dressées sur les routes secondaires pour protester contre le report de l’élection présidentielle. Les FDS de leur côté ont très vite investi les grandes artères pour rétablir l’ordre et procédé à des arrestations. 

Kolda, les manifestants convergent vers l’Arbre Moussa Molo de Doumassou

Le vendredi dans l’ après-midi, le centre-ville de Kolda était accentué par des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. Plusieurs  magasins, bureaux, commerçants ont fermé boutique pour ne pas faire les frais de ces échauffourées. Le centre-ville a vécu une situation tendue  avec le sauve-qui -peut…  L’appel au rassemblement de l’opposition a été dispersé par les forces de défense et de sécurité En effet , les manifestants n’ont pas pu rallier le point de rendez-vous qu’est l’arbre Moussa Molo au quartier doumassou. C’est en voulant rallier leur point de chute qu’ils ont été stoppés net par la police avec des gaz lacrymogènes.

Saint-Louis, décès d’un étudiant de l’UGB lors des échauffourées 

Les manifestations qui ont éclaté ce vendredi dans plusieurs localités au Sénégal ont déjà fait un mort à Saint-Louis.  Il s’agit d’un étudiant de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis qui prenait part aux manifestations , Il aurait été   atteint par balle, évacué à l’hôpital régional de Saint-Louis où il a succombé à ses blessures. Tandis que d’autres parlent d’une crise cardiaque lors d’une course-poursuite. 

Du feu et de la fumée entre Diourbel, Mbacké et Touba…

Les manifestants brûlent à nouveau des pneus dans la cité religieuse , cassent une station et dévalisent une grande surface.  Touba semble renouer avec les manifestations.Elles avaient disparu du périmètre religieux depuis le dernier appel lancé dans ce sens par le Khalife Général des Mourides.En effet, pendant au moins 06 tours d’horloge ce vendredi, des échauffourées ont perturbé la quiétude de la cité, obligeant les populations à inhaler la fumée se dégageant des pneus brûlés. Les lacrymogènes des policiers n’y feront rien, sinon rendre davantage compliquées la respiration. Et comme si cela ne suffisait pas, les jeunes se sont attaqués à une station Total qui a été   saccagée et les pompes arrachées. Avant d’arriver à hauteur de l’arrondissement de Ndame, la guérilla avait déjà fini de faire des dégâts à quelques encablures de l’ancienne Gare routière de Touba. 

A la tombée de la nuit  entre 20h et 21h, le calme est revenu dans plusieurs localités à Dakar et dans les régions. Les manifestants se sont retranchés face à la riposte des forces de l’ordre. Une autre manifestation contre le report de la présidentielle est annoncée , ce mardi 13 février par les organisations de la société civile.  

DAKARACTU

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