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États-Unis: la mobilisation étudiante en soutien à Gaza continue et pourrait essaimer en Jordanie

Aux États-Unis, plus de 270 personnes, dont une candidate à la présidentielle, ont été arrêtées ce week-end dans des campus, théâtres de la protestation contre la guerre que conduit Israël dans la bande de Gaza. Le mouvement, loin de faiblir, pourrait essaimer notamment en Jordanie où plusieurs syndicats étudiants ont appelé à suivre la mobilisation des étudiants américains à partir de mardi.

Aux États-Unis, des étudiants réclament un cessez-le-feu à Gaza et la suspension des programmes d’échanges entre leur université et Israël. Ce mouvement a commencé à Columbia il y a un peu plus de dix jours. Il concerne désormais plus de 80 campus dans le pays, de New York à Boston, en passant par Chicago, Austin ou encore Los Angeles.

Certaines directions dans ces universités ont fait appel aux forces de l’ordre ce week-end. Les réponses varient d’un établissement à l’autre. Depuis le début de ce mouvement, plus de 700 personnes ont été arrêtées. La plupart sont des étudiants pro-palestiniens. En général relâchés dans la foulée, ils font ensuite l’objet de mesures disciplinaires de la part de leur université.

Parmi les personnes parfois violemment arrêtées sur certains campus, note notre correspondante, se trouvent aussi des professeurs venus apporter leur soutien aux manifestants ou des personnalités politiques. C’était le cas ce week-end dans le Missouri : Jill Stein, candidate du Green Party (Parti vert) à l’élection présidentielle de novembre, a été interpellée à l’université de Saint-Louis.

À Columbia, épicentre de ce mouvement de protestation, la direction poursuit ses négociations avec les étudiants, qui restent déterminés à poursuivre leur mobilisation.

Débat au sein de la classe politique

Ce dimanche, la Maison Blanche a appelé les manifestants à « rester pacifiques », tout en condamnant tout discours antisémite.

Joe Biden se retrouve dans une situation compliquée en pleine campagne électorale. Les républicains en profitent pour l’accuser de ne pas faire ce qu’il faut. Certains avaient exhorté le gouvernement à envoyer la garde nationale dans les campus. Pour sa part, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, prévient : tout étudiant qui manifesterait se verrait immédiatement expulsé de son établissement.

La perception de la protestation des campus américains au Proche-Orient

Cette mobilisation dans les universités américaines est perçue de différentes manières au Proche-Orient. À Jérusalem-Est par exemple, Ahmed Muna, un libraire trentenaire, juge que ce mouvement « donne de l’espoir aux Palestiniens ». Au milieu des rayonnages remplis d’ouvrages consacrés au mouvement national palestinien, Ahmed Muna estime qu’« il est clair que le gouvernement américain n’est pas du tout du côté des Palestiniens. Mais le peuple des États-Unis, des étudiants et enseignants des plus prestigieux campus, sont contre cette guerre et contre le soutien de leurs dirigeants à cette guerre ».

En Israël, le Premier ministre Benyamin Netanyahu compare le mouvement dans les campus américains à la situation dans les universités allemandes à l’époque du nazisme, rapportent nos envoyés spéciaux à Jérusalem, Nicolas Falez et Nicolas Benita.

L’avocat israélien Daniel Seidemann se montre, lui, beaucoup plus nuancé. Ce militant de gauche, critique de la politique de son gouvernement, explique à RFI être très partagé face aux images qui lui arrivent des États-Unis. « Est-ce que ces manifestations me mettent en colère ? Non, j’en suis très content. C’est en partie admirable, en partie n’importe quoi et en partie dangereux, analyse-t-il. Une bonne partie de leur discours est dicté par ceux qui veulent que ma famille et moi soyons éliminés ou que nous nous exilions. À ceux-là, je dis : “Non, merci” ! »

Daniel Seidemann ajoute que les manifestations en cours lui rappellent celles contre la guerre du Vietnam auxquelles il a participé aux États-Unis, avant de s’installer en Israël.

RFI

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