Le Complexe Khadim Rassoul accueillera cette année sa première promotion de licenciés, composée de plus de 100 étudiants inscrits à l’UFR (Unité de formation et de recherche) Études islamiques et Langues arabes. Cette filière centrale conjugue des programmes islamiques de haut niveau avec les valeurs sénégalaises. Les langues nationales (wolof, pulaar, sérère, etc.), ainsi que l’histoire, la géographie et les réalités culturelles et ethniques du pays, y sont également enseignées, a précisé le recteur.
Serigne Ahmadou Mbacké a souligné que plusieurs étudiants de cette première cohorte maîtrisent déjà le Coran : « Lors de sa dernière visite, le khalife a écouté leur récital et reçu leurs écrits. C’est une fierté et la confirmation que notre modèle fonctionne », s’est-il réjoui.
Par ailleurs, l’UFR Santé a déjà formé 30 sages-femmes, infirmiers et infirmières, avec une particularité : les stages débutent dès la première année, grâce à un partenariat avec la mairie, qui s’est engagée à recruter 10 diplômés. Le recteur a invité les hôpitaux et l’État à s’inspirer de cette initiative afin de favoriser l’insertion professionnelle d’autres étudiants.
De nouveaux programmes en préparation
Pour répondre aux besoins spécifiques de la ville de Touba, le complexe envisage d’élargir son offre de formation à des disciplines plus spécialisées, telles que la médecine générale, l’odontologie, l’ophtalmologie et d’autres spécialités médicales. L’objectif est de former une main-d’œuvre qualifiée, enracinée dans sa communauté, capable de relever les défis sanitaires locaux et nationaux.
Dans les filières techniques et scientifiques (agronomie, informatique, télécommunications, génie civil et hautes études commerciales), 70 ingénieurs seront prêts à intégrer le marché du travail dès l’année prochaine. La filière « Langues et métiers du livre » présentera également ses premiers licenciés, dont 10 archivistes que la mairie de Touba s’est déjà engagée à recruter.
Un enseignement enraciné dans les valeurs du mouridisme
Serigne Ahmadou Mbacké Badawi, entouré de ses collaborateurs, dont Ibrahima Thioub, vice-recteur du complexe et ancien recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, et Serigne Makhtar Ndiaye, secrétaire général, ambitionne de faire du Complexe Khadim Rassoul un établissement universitaire de référence.
« Cheikh Ahmadou Bamba, dans sa sagesse et sa clairvoyance, a toujours insisté sur l’importance de l’apprentissage, qu’il soit religieux ou scientifique », a-t-il rappelé. Le complexe compte aujourd’hui 15 000 apprenants, un chiffre qui devrait atteindre 50 000 d’ici cinq ans.
Les valeurs morales et éthiques prônées par le mouridisme sont au cœur de sa vision : « Nous voulons former des ingénieurs capables d’être imams, des médecins enracinés dans leur foi, des scientifiques solidement ancrés dans leur spiritualité. Le diplôme ne suffit pas : il faut aussi la droiture morale et la conscience de sa responsabilité envers Dieu, la société et la nation », a conclu le recteur.
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