En Israël, la violence des colons contre les Palestiniens en Cisjordanie inquiète jusqu’au plus haut sommet de l’État, « des lignes rouges ont été franchies » disent des hauts gradés de l’armée, mais aussi le président Isaac Herzog. Près de Tulkarem, jeudi, un groupe de deux cents colons a mené un raid contre la localité de Beit Lid. Des Palestiniens ont été blessés et des biens détruits. Les attaques contre les Palestiniens de Cisjordanie sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus violentes.
Régulièrement, des vidéos circulent, on y voit des extrémistes juifs masqués qui mènent des raids extrêmement violents. Le dernier en date a eu lieu mercredi dans le nord de la Cisjordanie, près de Tulkarem. L’armée est intervenue et assure avoir procédé à des arrestations de civils israéliens. C’est une zone occupée par Israël.
Hussein Hammadi, le maire de Beit Lid, a raconté à l’AFP qu’environ 200 colons israéliens étaient descendus des collines vers le village avant de se scinder en deux groupes, l’un ayant « attaqué » une communauté bédouine, l’autre s’étant dirigé vers une usine laitière. Le premier « a mis le feu à des véhicules, des enclos (…), des maisons, et a tenté de voler des moutons avant de se diriger vers un autre campement bédouin », selon lui. Le second a « incendié cinq camions de l’entreprise et saccagé les installations ».
Des attaques plus nombreuses et plus brutales
Il y a eu 74 attaques de colons pour le seul mois d’octobre, soit une augmentation de près de 30 % par rapport à l’année dernière. « Nous condamnons et réprimons cette violence. Tolérance zéro pour ceux qui ne respectent pas la loi », souligne un porte-parole de l’armée, Nadav Shoshani. La violence de tout civil palestinien ou israélien est illégale et inacceptable, répètent les militaires.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), évoque pourtant en moyenne huit attaques par jour, pendant la récolte des olives par exemple. Les médias israéliens parlent alternativement d’incidents, de vandalisme agricole, de crimes nationalistes, certains utilisent aujourd’hui le terme de « terrorisme populaire ».
Les attaques sont plus nombreuses et plus brutales. Cent-soixante-quatorze Palestiniens ont été blessés dans ces attaques depuis le début de l’année, 12 % de plus que l’année dernière. Toute la Cisjordanie occupée est concernée, au sud d’Hébron jusqu’à Naplouse en passant par la région de Jérusalem.
RFI
