L’élection présidentielle afghane, qui a enregistré un taux record d’abstention, s’est tenue sans grands incidents, avec beaucoup de petites attaques des talibans et dans des conditions de sérieux jusqu’ici incontestées par les prétendants ou les observateurs.
Environ 9,6 millions d’électeurs étaient appelés aux urnes samedi pour choisir le chef de l’Etat parmi 18 candidats, avec deux favoris, l’actuel président Ashraf Ghani et son chef de l’exécutif Abdullah Abdullah.
Le scrutin a été épargné par des attentats aussi meurtriers que ceux ayant endeuillé la campagne électorale, avec par exemple 26 morts dans une seule attaque le 17 septembre.
Le ministre de l’Intérieur Massoud Andarabi a fait état samedi soir de cinq morts parmi les forces de l’ordre et de 37 blessés civils, dans diverses attaques attribuées au talibans.
La commission électorale a annoncé dimanche soir que selon les chiffres disponibles pour les trois-quarts des bureaux de vote (3.736 sur 4.905), un peu plus de 20% des électeurs (2,19 millions) avaient mis un bulletin dans l’urne.
A ce rythme la participation finale, attendue lundi, pourrait tourner autour de 25%. Loin derrière le plus bas enregistré jusqu’ici, qui était de 38% au premier tour de la présidentielle de 2009.
Haroun Mir, chercheur indépendant à Kaboul, a minimisé les conséquences d’un faible taux de participation en jugeant que “le prochain gouvernement aura un mandat plus fort que l’actuel, parce que l’élection est beaucoup plus +propre+ que les précédentes”.