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Avortements clandestins entre Dakar et Saly : l’engrenage secret d’un trio désormais face à la justice

Pendant plus d’un an, un système d’avortements clandestins aussi discret que lucratif a fonctionné entre Dakar et la station balnéaire de Saly. Selon L’Observateur, ce réseau illégal reposait sur une organisation bien huilée impliquant une déléguée médicale, un faux médecin et un fournisseur de médicaments abortifs. Une mécanique clandestine qui a fini par s’enrayer brutalement à la veille des fêtes de fin d’année.

 D’après les révélations de L’Observateur, les faits ont conduit devant le tribunal de grande instance de Mbour trois prévenus aujourd’hui en détention préventive depuis le 24 décembre. Il s’agit de S. Bousso Ndiaye, déléguée médicale âgée de 26 ans, mariée et mère de famille, de F. Kane, qui se faisait passer pour un médecin à Saly, et de O. Ndiaye, marchand ambulant établi au marché « Keur Serigne Bi » à Dakar.

 Les enquêteurs de la brigade de recherches de Saly Portudal ont mis au jour une organisation méthodique. S. Bousso Ndiaye occupait une position centrale dans le dispositif. Grâce à ses connaissances du milieu médical et pharmaceutique, elle se procurait illégalement des produits abortifs et jouait le rôle d’intermédiaire entre le fournisseur dakarois et l’exécutant basé à Saly. O. Ndiaye écoulait les médicaments à des prix oscillant entre 12 000 et 15 000 FCFA la boîte, tandis que F. Kane les revendait aux femmes souhaitant interrompre une grossesse pour la somme de 120 000 FCFA par intervention. Pour chaque opération, la déléguée médicale percevait une commission comprise entre 15 000 et 20 000 FCFA, selon ses propres aveux rapportés par L’Observateur.

 L’affaire a éclaté à la suite d’une information anonyme signalant un trafic de médicaments abortifs orchestré depuis Saly. Les gendarmes ont alors monté une opération d’infiltration. Une agente s’est fait passer pour une cliente et a contacté F. Kane pour se procurer les produits. Convaincue d’avoir affaire à une transaction habituelle, cette dernière a fixé un rendez-vous à son domicile et confirmé le tarif de 120 000 FCFA. Mais au moment crucial, elle a commis l’erreur qui a précipité sa chute : un appel téléphonique à S. Bousso Ndiaye pour obtenir des précisions sur la posologie des médicaments, établissant ainsi le lien direct entre les membres du réseau.

 Interpellée sur-le-champ, F. Kane a conduit les forces de l’ordre jusqu’au domicile de la déléguée médicale. Arrêtée alors qu’elle allaitait son bébé de cinq mois, S. Bousso Ndiaye a, à son tour, livré l’identité de son fournisseur. Les gendarmes se sont ensuite rendus au marché « Keur Serigne Bi » où O. Ndiaye a été arrêté sans résistance.

 Face aux enquêteurs, puis à la barre du tribunal de Mbour, les trois prévenus sont rapidement passés aux aveux. Leurs déclarations, qualifiées de « terrifiantes » par une source judiciaire citée par L’Observateur, ont mis en lumière l’ampleur du trafic et des motivations exclusivement financières, au mépris total des risques sanitaires encourus par les femmes concernées.

 Lors de l’audience, le procureur de la République, visiblement choqué par la gravité des faits et le danger que représentent ces pratiques clandestines, a requis une peine exemplaire : deux ans d’emprisonnement ferme pour chacun des accusés, assortis d’une amende de 100 000 FCFA au profit du Trésor public. Après avoir entendu les parties, la présidente du tribunal a fixé le délibéré au mardi 6 janvier 2026.

DAKARACTU

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