Politique

“L’Amérique n’est pas fiable” : plusieurs dirigeants iraniens rejettent la proposition de Trump

L’Iran a accueilli mardi avec scepticisme l’offre de Donald Trump de rencontrer les dirigeants iraniens “quand ils veulent”, les principaux leaders du pays s’abstenant d’ailleurs de réagir dans l’immédiat à cette proposition.

Malgré son hostilité déclarée au régime iranien, qui s’est notamment matérialisée par la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, Donald Trump a semblé lundi 30 juillet ouvrir la porte à des discussions au plus haut niveau, sans conditions préalables.

Hamid Aboutalebi, un conseiller du président iranien Hassan Rohani, a assuré sur Twitter que toute discussion avec les États-Unis devait commencer par “le respect de la grande nation iranienne, la réduction des hostilités et le retour des États-Unis dans l’accord nucléaire” de 2015.

Peu avant les propos de Donald Trump, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères avait, lui, considéré comme “impossibles” des pourparlers avec l’administration américaine actuelle. “Washington révèle sa nature indigne de confiance jour après jour”, avait déclaré Bahram Ghassemi selon l’agence Meh.

Donald Trump “viole ses engagements internationaux”

Le président américain s’apprête en effet à réimposer des sanctions à l’Iran en deux étapes, le 6 août et en novembre. Il a dit vouloir obtenir, grâce à sa stratégie de “pression maximale”, un nouvel accord qui irait au-delà de la limitation du programme nucléaire de Téhéran et permettrait de limiter son influence régionale et son programme balistique.

Pour Mohammad Marandi, professeur à l’Université de Téhéran et l’un des négociateurs iraniens de l’accord de 2015, l’Iran “ne peut pas négocier avec quelqu’un qui viole ses engagements internationaux, menace de détruire des pays et change constamment de position”. Comme bien d’autres, cet universitaire estime que le retour des États-Unis dans l’accord est un préalable à toute discussion.

Plus rares sont ceux qui se montrent compréhensifs, comme Heshmatollah Falahatpisheh, le président de la commission des Affaires étrangères au Parlement : “Des négociations avec les États-Unis ne doivent pas être taboues. À cause d’une méfiance historique, les liens diplomatiques ont été détruits” et il n’y a d’autre choix que de chercher à réduire les tensions, selon lui

Crise monétaire en Iran

Il y a une semaine, Hassan Rohani et Donald Trump avaient eu un échange très tendu par tweets interposés, signe de l’incompréhension patente entre la République islamique et la Maison Blanche.

Dans les rues de Téhéran, la population se sent davantage concernée par les difficultés économiques, notamment la crise monétaire, qui a vu le rial perdre près des deux tiers de sa valeur face au dollar depuis le début de l’année. Si le retour imminent de sanctions américaines fait craindre aux Iraniens des temps encore plus difficiles, beaucoup ont du mal à croire qu’ils peuvent faire confiance au dirigeant qui contribue à leurs déboires économiques.

“S’ils (les Américains) veulent vraiment négocier avec nous sans conditions préalables, ils devraient au moins rester dans l’accord nucléaire ou nous laisser commercer avec l’Union européenne”, souligne Morteza Mehdian, un ingénieur interrogé par l’AFP. “Mais la réalité, c’est que cet homme (Donald Trump) est un menteur et que ses mots n’ont pas de valeur”.

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