En Mars 2013 François Bozizé qui avait accédé au pouvoir en Centrafrique en renversant Ange Félix Patassé est renversé lui aussi à son tour par le Seleka qui est un mouvement rebelle formé en 2012 dans le nord du pays composé dans son écrasante majorité par des musulmans. Ce coup d’état a fait basculer le pays dans une rare violence entre les groupes d’autodéfense en l’occurrence les anti-Balaka formés par les catholiques et les soldats de la Seleka. Il faut noter que les chrétiens représentent 80% de la population en République Centrafricaine.
A partir de ce moment là : la violence, les assassinats, les ratonnades, les appels au meurtre, les expéditions punitives sont devenus un mode d’expression politique dans ce pays où les violences intercommunautaires sont très fréquentes. En Centrafrique la barbarie des uns justifie la sauvagerie des autres. Les violences sont d’une cruauté inouïe, certains sont égorgés, d’autres décapités, mutilés ou brûlés vifs ! Les extrémistes de tous bords s’en donnent à cœur joie. Musulmans et chrétiens s’entretuent sans discernement. Ce conflit a fait plus de 3000 morts et des milliers de déplacés.
En Décembre 2013 l’Organisation des Nations Unies(ONU) autorise le déploiement de la MISCA (Mission Internationale de Soutien à la Centrafrique Sous Conduite Africaine) qui deviendra la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en Centrafrique(MINUSCA) composée de 6000 hommes. Le 23 Juillet 2014 les belligérants signe un accord de cessation des hostilités à BAZZAVILLE. Faustin Archange Touadéra qui a succédé en 2016 à Catherine Samba Panza (celle qui a été porté à la tête du pays par Conseil National de Transition en 2014) éprouve toutes les difficultés du monde pour réunifier la Centrafrique parce qu’il a hérité d’un pays en pleine léthargie où chaque communauté se bat pour ses intérêts. Et depuis lors les affrontements reprennent de plus belle entre les différentes factions.
Hormis l’aspect religieux de ce conflit, les groupes armés s’affrontement dans les différents provinces du pays pour le contrôle de l’or et du diamant. Le sous-sol de la Centrafrique regorge d’énormes richesses naturelles et variées : Uranium, lithium, thorium, pétrole etc. Et ces richesses minières suscitent d’énormes convoitises. Ironie du sort la République Centrafrique est le pays le plus pauvre au monde selon le classement économique publié par le Programme de Nations Unies pour le Développement en Mars 2017 qui se base sur l’Indice de Développement Humain (IDH).
En définitive l’on est tenté de se poser la question de savoir : qu’est-ce qui explique cette impuissance de l’Union Africaine face à cette situation en République Centrafricaine ? Les instances internationales ont les moyens de stopper cette tuerie pourquoi ne le font-elles pas ? Que ça soit en République Démocratique du Congo, au Burundi, en Centrafrique, cette partie du continent africain a toujours été instable avec des guerres ethniques ou confessionnelles. Dieu seul sait combien de morts il y a eu dans ces différents conflits en Afrique centrale. Et bizarrement ces pays ont tous la particularité de regorger dans leurs sous-sols d’énormes ressources naturelles. Finalement à qui profite cette barbarie ? Qui est derrière cette boucherie ?
ALIOUNE ASSE SECK
