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Pyongyang menace d’annuler la rencontre entre Donald Trump et Kim Jong-un

Le régime nord-coréen a annulé au dernier moment une rencontre de haut niveau prévue ce mercredi matin entre des vice-ministres du Sud et du Nord. Le régime proteste contre la tenue d’exercices militaires conjoints entre Américains et Sud-Coréens, mais aussi contre de récentes déclarations de l’administration Trump. La rencontre du 12 juin pourrait être compromise.

Avec notre correspondant à Séoul, Frédéric Ojardias

Le ministre adjoint des affaires étrangères, Kim Kye Gwan, menace de reconsidérer ce sommet avec Donald Trump si Washington « met au pied du mur » le régime et « exige unilatéralement » qu’il renonce au nucléaire.

Le haut responsable attaque aussi au vitriol le conseiller américain à la sécurité, John Bolton, qui ne cesse de mettre en avant le modèle libyen de dénucléarisation. Un modèle inacceptable pour les dirigeants nord-coréens, qui estiment que Mouammar Kadhafi serait toujours en vie s’il avait gardé son programme atomique.

Dans un second communiqué, le régime qualifie les manœuvres aériennes organisées par Séoul et Washington de « préparatifs à une frappe ». Selon la presse sud-coréenne, ces exercices incluent des bombardiers B-52, capable d’emporter des charges nucléaires (lire encadré).

Le régime y voit une « provocation militaire délibérée » dans le contexte actuel de détente, d’autant plus qu’il vient d’accepter de libérer trois prisonniers américains et de démanteler son site d’essais nucléaires.

« Aucune notification »

Aux Etats-Unis, le département d’Etat s’est dit surpris de la réaction de Pyongyang : « Nous n’avons reçu aucune notification formelle ou informelle à ce sujet, a affirmé la porte-parole Heather Nauert. Tout ce dont nous disposons, c’est ce qu’a dit Kim Jong Un avant, à savoir qu’il comprenait la nécessité et l’utilité de la poursuite de ces exercices conjoints entre les Etats-Unis et la Corée du Sud. »

Pour la diplomatie américaine, ces exercices « légaux » et « prévues très longtemps à l’avance. Ce sont des exercices que nous pratiquons dans le monde entier avec beaucoup de nos partenaires et de nos alliés, depuis des décennies et des décennies. » Et sur Fox News, la porte-parole de la Maison Blanche a affirmé avoir toujours « bon espoir que la réunion se tienne »

Faire monter la pression

Ces menaces font partie du processus de négociation en cours, estiment pour leur part les analystes à Séoul : le Nord cherche à renforcer ses  positions, avant le sommet avec Trump, et il rappelle que lui aussi exige des concessions significatives de la part de Washington.

Les difficultés actuelles des Etats-Unis au Proche Orient et en Iran ont peut-être aussi joué dans le calcul de la Corée du Nord. Le régime a pu estimer que  c’était le bon moment pour faire pression sur un Donald Trump qui ne peut  pas se permettre de faire échouer le dossier nord-coréen..

Exercices américano-coréens : de quoi s’agit-il ?

L’armée de l’air américaine s’entraîne avec les pilotes sud-coréens dans des simulations de combat, avion contre avion : comment éviter les tirs adverses, comment se dissimuler. Ils s’exercent aussi au largage de bombes – sans explosion – sur des cibles fictives au sol.

En termes d’effectifs, une centaine d’appareils sont engagés, ainsi qu’environ 1 000 soldats américains et 500 militaires sud-coréens. Le Pentagone fait bien attention de préciser que ce ne sont pas des manœuvres d’attaque mais d’exercices défensifs. Un peu comme dans une équipe de foot : on renforce les automatismes entre les Etats-Unis et la Corée du Sud au cas où l’un des deux pays serait attaqué dans la région Asie-Pacifique.

Cela fait des années que la Corée du Nord réclame la fin de ces exercices qui ont lieu presque tous les ans depuis les années 1970. Et l’aviation n’est qu’une partie du déploiement puisqu’il y aussi des répétitions au sol, des manœuvres navales…

Au total, 28 000 soldats américains stationnent en Corée du Sud. C’est beaucoup trop pour le régime nord-coréen qui a toujours parlé d’agression américaine à sa frontière et qui veut profiter du rapprochement pour obtenir la réduction ou la suspension de ces démonstrations militaires.

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