Sciences et technologie

« Digital natives » ou digital naïfs?

Qualifiés de « digital natives », les jeunes semblent nager comme des poissons dans l’océan numérique. Mais jouer sur son smartphone ou poster des photos sur Instagram ne suffit pas dans l’univers professionnel.

Et si les « digital natives », ces jeunes gens nés entre 1980 et 2000, n’étaient pas si doués que ça pour les outils numériques ? Élevés avec l’avènement d’Internet, ils se montrent plutôt « digital naïfs » quand il s’agit de se confronter aux usages professionnels. Envoyer un CV par mail, chercher un emploi sur LinkedIn ou soigner son e-réputation ne va pas de soi pour ces champions du gaming et des réseaux sociaux. Interrogés par Emmaüs Connect sur leurs pratiques numériques, seuls 6 % des jeunes en insertion socioprofessionnelle connaissaient le réseau professionnel Viadeo et 14 % LinkedIn.

Pour Pascal Romon, vice-président chargé du numérique de l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée, « nos étudiants ont une appétence pour le digital, mais montrent une incompétence dans l’utilisation des outils numériques. En étudiant la manière dont ils se servent de ceux que propose l’Université, nous notons qu’ils peinent. Autant, d’ailleurs, que les générations précédentes ». Pour aider les étudiants, Google France propose depuis 2016 des formations gratuites assurées par des tiers (associations et cabinets RH). En deux ans, 90 000 ont été formés en ligne sur la plateforme d’e-learning g.co/ateliersnumériques et 10 000 au sein des universités même. Pendant quatre jours, les étudiants – mais aussi des demandeurs d’emploi ou des gens intéressés par ces sujets, les ateliers étant en libre accès – suivent une formation intensive accélérée incluant des modules de marketing digital, d’entrepreneuriat et d’utilisation des outils numériques pour la recherche d’emploi, avec, au bout du compte, une certification en poche qu’ils peuvent ajouter sur leur CV. Pour les étudiants qui n’ont pas pu suivre ces ateliers, l’Université propose une formation mixte, soit un cours en ligne, mais encadré par un étudiant qui fait office de coach. Ces formations hybrides marchent très bien : « 700 étudiants, principalement en DUT, les ont suivies », apprécie Pascal Romon.

Ismaïl Guerrib, en licence d’information et communication à l’université de Montpellier, a participé à l’un de ces ateliers sur le webmarketing « pour avoir un profil plus professionnel pour ma recherche de stage. J’ai compris que l’identité numérique est aussi une identité professionnelle, et que cela se travaille. Si un recruteur cherche mon nom sur Internet, il doit tomber sur mes résultats au bac, des projets auxquels j’ai participé, etc. Le numérique est un outil de travail », estime Ismaïl, qui a aussi appris à se servir d’outils de webmarketing comme Google Adwords ou des logiciels de référencement. Lors d’un atelier dédié à l’entrepreneuriat social proposé par Ticket for Change, partenaire de Google, Ismaïl s’est lancé et a sollicité un stage auprès de l’association. Démarche gagnante, puisqu’il y a passé sept mois comme community manager, tout en poursuivant ses études. Avant d’entamer son master, il a décidé de travailler pour l’association en tant que micro-entrepreneur.

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