Santé et bien-être

Maladie d’Alzheimer : les espoirs des chercheurs

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que près de 50 millions de personnes sont atteintes de démence dans le monde, dont une majorité de la maladie d’Alzheimer. D’où l’importance de trouver la parade au fléau que constitue cette maladie. Mais les essais cliniques ont beau se succéder, les plus grands laboratoires se cassent les dents. Après la société pharmaceutique américaine Pfizer en janvier 2018, le laboratoire britannique AstraZeneca a annoncé jeter l’éponge au mois de juin suite à l’échec d’un test en phase III de son médicament. Avant eux, les essais cliniques du danois Lundbeck, du japonais Takeda ou encore de l’américain Zinfandel n’ont pas abouti. La tâche est ardue et l’investissement financier énorme, mais certaines pistes sont prometteuses.

Mieux comprendre la maladie

La maladie d’Alzheimer n’a pas livré tous ses secrets et les chercheurs se penchent sur tous les aspects de la pathologie. Ils savent désormais que la maladie est associée à des lésions cérébrales causées par une dérégulation des protéines bêta-amyloïde et Tau mais ne connaissent pas tous les tenants et aboutissants du mécanisme biologique et neurochimique. Les découvrir leur permettrait de déterminer notamment les facteurs de risques, génétiques et environnementaux, en relation avec l’apparition d’Alzheimer.

Pour l’instant, plusieurs études ont montré un lien entre une mauvaise santé vasculaire et le risque de développer un déclin cognitif plus tard. Elles ont notamment pointé un mode de vie favorisant le diabète, l’obésité, l’inactivité physique et mentale, la dépression, le tabagisme, le faible niveau d’éducation ou le régime alimentaire. « Les résultats laissent à penser que l’élimination de ces facteurs de risque permettrait de diminuer de 30% les cas de maladies d’Alzheimer », souligne la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer. Un autre facteur serait génétique dans de rares cas.

Améliorer le dépistage

De plus, les scientifiques cherchent à mettre en place de nouveaux moyens de dépistage précoce, seule arme actuelle pour tenter de ralentir la progression de la maladie. En effet, plus un patient peut être pris en charge tôt, plus il a de chances de retarder l’apparition des symptômes et peut anticiper la suite des évènements avec son entourage. Comme les lésions cérébrales apparaissent plusieurs années avant les premiers symptômes, un diagnostic précoce permettrait de prendre un traitement en amont et limiter ou empêcher les symptômes. Outre les tests existants, les chercheurs travaillent sur un test de la rétine qui permettrait de détecter les biomarqueurs de la maladie, une analyse de sang ou encore d’urine.

À la recherche d’un traitement

Enfin, l’industrie pharmaceutique planche majoritairement sur la recherche thérapeutique. Elle cherche d’une part à mettre au point un traitement capable d’améliorer les symptômes de la maladie sans forcément modifier son évolution, mais aussi, et surtout, à élaborer un traitement qui serait capable de la stopper, voire de la faire régresser.

Les principales approches reposent d’abord sur la prévention de l’accumulation de la protéine bêta-amyloïde liée à la formation de plaques amyloïde. L’immunothérapie active qui consiste à injecter une substance pour stimuler le système immunitaire et l’immunothérapie passive, où l’administration d’anticorps permettant la dégradation de plaques, sont notamment à l’étude. Ensuite, les scientifiques cherchent à ralentir la dégénérescence neurofibrillaire causée par la protéine tau.

La piste du programme « Phoenix »

Parmi les recherches en cours, le professeur Harald Hampel et son équipe à la Pitié-Salpêtrière planchent sur un programme baptisé « Phoenix », financé par la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer via l’opération des magasins E.Leclerc, « Une orchidée pour la mémoire ». L’objectif est de mieux comprendre la biologie et la neurophysiologie des systèmes propres à la maladie d’Alzheimer, notamment au stade où les symptômes de la maladie ne sont pas encore visibles. L’essai souhaite aussi identifier de nouveaux biomarqueurs pour faciliter le diagnostic précoce, anticiper la maladie chez les populations à risque et permettre ainsi le test de traitements personnalisés à administrer avant que les symptômes ne se déclarent.

« Plusieurs autres processus physiopathologiques (que la protéine bêta-amyloïde) à savoir la pathologie neurofibrillaire, la neuroinflammation, la dysfonction neuronale mitochondriale, ont fait l’objet de recherches sous-financées pendant des années », détaille le Pr Hampel au magazine Sciences et Avenir. « Il faut changer de paradigme. Nous sommes dans une transition vers la neurologie et pharmacologie de précision qui prodigueront des thérapies efficaces pour Alzheimer en ayant plusieurs cibles.» Son équipe cherche finalement à développer une médecine de précision, dite médecine 4 P (Prédictive, Préventive, Personnalisée et Participative), pour les maladies neurodégénératives. Une nouvelle approche qui pourrait, cette fois, faire pencher la balance du côté de la victoire.

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