De Brett Kavanaugh, les Américains connaissaient le magistrat grave ayant prêté allégeance aux valeurs conservatrices. Jeudi, ils ont découvert un homme au bord de la rupture, jurant de combattre sans répit des accusations d’abus sexuels ayant ruiné “à jamais” sa réputation.
Envolée la componction de la période qui a suivi sa nomination en juillet par Donald Trump à la Cour suprême des Etats-Unis, le sommet de la pyramide judiciaire américaine.
En revenant jeudi devant les sénateurs chargés de le confirmer à cette fonction prestigieuse, le juge Kavanaugh, 53 ans, a pour la première fois été trahi par ses nerfs d’acier, adoptant un ton véhément et se laissant submerger par l’émotion.
La voix hachée par les sanglots réprimés, la goutte au nez, il a opposé sa carrière et son image de père de famille apparemment irréprochable à ce qu’il a appelé un “coup monté” politique.
Les seules erreurs de jeunesse qu’il a bien voulu concéder sont quelques bières de trop, alors qu’il était lycéen dans la banlieue cossue de Washington.
Lui qui présente un pedigree impeccable pour la droite américaine a rejeté des témoignages le dépeignant comme un adepte de beuveries et de comportements déplacés à l’égard de ses camarades féminines de l’époque.
Il s’est surtout défendu bec et ongles contre le pire: une accusation d’agression sexuelle sur une adolescente de 15 ans, quand lui-même en avait 17 au début des années 1980.
