Economie et agriculture

Bruxelles rejette le budget italien, fustige un dérapage “revendiqué”

Le bras de fer entre la Commission et la coalition populiste au pouvoir en Italie se durcit: Bruxelles a rejeté mardi le projet de budget italien, une première dans son histoire, fustigeant “une déviation claire, nette, assumée et par certains, revendiquée” aux règles européennes.

“La balle ne touche pas la ligne, elle est loin de la ligne”, a critiqué le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici lors d’une conférence de presse à Strasbourg.

“C’est un moment fort et grave pour nous”, a-t-il ajouté, précisant que l’Italie disposait désormais de trois semaines, selon les règles européennes, pour présenter un budget révisé.

Dans le cas contraire, elle s’expose à l’ouverture d’une “procédure pour déficit excessif”, susceptible d’aboutir à des sanctions financières correspondant, en théorie, à 0,2% de son PIB (soit 3,4 milliards d’euros en prenant les chiffres de 2017).

“La balle est maintenant entre les mains du gouvernement italien”, a lancé le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, regrettant que Rome aille “ouvertement, consciemment à l’encontre des engagements pris”.

La Commission marche sur un fil avec l’Italie, entre recherche de fermeté, afin de prouver sa crédibilité, et volonté de dédramatiser, pour éviter un choc frontal avec Rome qui affolerait les marchés et risque d’alimenter le populisme dans la troisième économie de la zone euro.

“Cela ne change rien (…) on ne retourne pas en arrière”, a immédiatement réagi Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien, en déplacement en Roumanie.

“Ils ne sont pas en train de s’attaquer à un gouvernement mais à un peuple. Ce sont des choses qui mettent les Italiens encore plus en colère”, a ajouté le patron de la Ligue (extrême droite), homme fort du gouvernement de coalition avec le Mouvement 5 étoiles (M5S, populiste).

“Dès demain, nous continuerons à expliquer cette loi de finances”, avait pour sa part déclaré, avant même l’annonce de la Commission, son homologue, Luigi Di Maio, chef de file du M5S, promettant “des semaines de grand dialogue avec l’Europe, les marchés”.

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