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Suppression et/ou limitation du droit de grève dans le secteur de l’éducation : les enseignants pilonnent les députes

L’idée de la suppression et/ou de la limitation drastique du droit de grève des enseignants qui a été agitée à l’Assemblée nationale, lundi dernier, lors du vote du budget du ministère de l’Education nationale, soulève l’ire des organisations syndicales. Du Saemms de Saourou Sène au Sels/A d’Abdou Faty, en passant par le Sels/0 d’Oumarou Waly Zoumarou et autre Cusems d’Abdoulaye Ndoye, les avis sont unanimes. Les secrétaires généraux desdits syndicats ont sévèrement tancé les parlementaires, qualifiés d’exécutants de l’Exécutif prompts à restreindre les libertés syndicales acquises de haute lutte, dont le droit de grève.

SAOUROU SENE, SG DU SAEMSS : «Nous constatons, pour le regretter, qu’au niveau de la représentation nationale, la solution est pour la restriction des libertés»

Nous pensons que les députés ont prouvé aux Sénégalais leur impertinence en posant le débat comme ça. Ils ont également prouvé qu’ils n’étaient pas à la hauteur de leurs responsabilités. Aujourd’hui, la tendance, sur le plan mondial, c’est le respect des libertés fondamentales notamment le respect des droits des travailleurs. Nous constatons, pour le regretter, qu’au niveau de la représentation nationale, la solution est pour la restriction des libertés. 

Cela veut dire que cette représentation n’a pas le caractère national. Elle ne répond pas aux attentes des Sénégalais. Ce qui est triste. Maintenant, à toutes fins utiles, nous n’accepterons aucun recul démocratique dans ce pays, que ce soit sur le plan syndical ou sur un autre plan. 

Autant il y a des gens qui sont déterminés à faire plaisir au pouvoir en reniant même leurs convictions, autant il y a des Sénégalais qui sont prêts à préserver le Sénégal de tout recul démocratique, de tout recul par rapport aux libertés. Par rapport à la situation de l’école sénégalaise, ce sont des mesures concrètes qu’il faut, parmi lesquelles le respect des engagements pris par l’Etat. 

On ne va pas accepter que l’argent du contribuable sénégalais soit de l’argent qui est toujours utilisé pour la politique politicienne, au détriment des travailleurs et de la profession en tant que telle. 

C’est la raison pour laquelle nous, nous pensons que ce sont des députés très nuls qui se sont exprimés à l’Assemblée nationale. Et, ils ont au moins le mérite de montrer aux Sénégalais que la prochaine fois, si nous devons élire des députés, nous devons prendre en compte le niveau, l’engagement et le patriotisme des gens qui prétendent à ces postes de responsabilités. C’est une honte pour le Sénégal de se prononcer de cette façon-là.

ABDOU FATY, SG DU SELS/A : «Ces députés-là… n’ont jamais proposé de lois allant dans le sens d’amener le Sénégal vers l’avant»

Cette proposition insensée des parlementaires de cette législature ne nous surprend pas. Ce sont des députés médiocres qui n’ont jamais proposé des lois allant dans le sens d’amener le Sénégal vers l’avant. Voilà des gens qui font tout pour restreindre les libertés syndicales, les libertés acquises de haute lutte. Nous ferons face à ces députés, à cette législature médiocre et personne ne nous empêchera d’exercer un droit fondamental. Nous sommes tranquilles parce que le Sénégal a signé des Conventions. 

Dans la hiérarchie des normes, nous savons que le droit de grève est un droit qui transcende même les droits ici. Quoi qu’ils fassent, de la même manière qu’on a été solidaire avec nos camarades du Bénin car certains députés voulaient introduire cette proposition de loi, de la même manière, nous leur barrerons la route. Ce qui signifie que nous ferons face à ces larbins du pouvoir pour qu’ils ne puissent pas faire passer cette loi. Ils nous auront sur leur chemin. Nous allons barrer la route à ces députés de dernière magistrale. 

Le syndicat des enseignants du G6 et les autres organisations syndicales de la santé, de la justice seront mobilisés, à travers des marches, des sit-in devant l’Assemblée nationale. Nous exprimons notre ras-le-bol face à ceux qui veulent restreindre notre liberté. Mais cela ne surprend pas de cette législature parce que ce sont des gens qui n’ont pas été élus par la population. Des hommes qui sont récusés dans une lutte avec une majorité débile qu’on doit changer; ils ne connaissent rien des textes, ni lire ni faire des propositions de lois.

OUMAR WALY ZOUMAROU, SG SELS/O : «Nous sommes en face d’un régime qui  est en train de manipuler tous les leviers»

C’est une information qui, à la limite, nous fait très mal pour la bonne et simple raison que nous avons des parlementaires qui ne maitrisent leurs rôles. Nous sommes en face d’un régime qui est en train de manipuler tous les leviers pour récupérer les acquis obtenus de haute lutte. Le droit de grève est constaté dans la Constitution. Nous, à chaque fois que nous devons aller en action, nous déposons un préavis à la Fonction publique. 

Une fois cette étape franchie, nous donnons un mois à l’Etat pour qu’il puisse trouver des réponses par rapport à nos revendications. Des parlementaires sont manipulés par l’Exécutif pour revenir sur ces différends acquis. Ceci n’existe nulle part ailleurs dans le monde, cela nous fait très mal. 

Serigne Mbaye Thiam qui est derrière cette affaire, lui et son mentor, le président Sall, est aujourd’hui quelqu’un qui n’a rien compris et malheureusement quand il comprendra, ce sera trop tard. Nous respectons les conventions internationales, nous respectons notre Constitution et à chaque fois que nous allons à une lutte, c’est pour respecter la légalité. C’est peine perdue que de croire qu’ils peuvent utiliser ce levier pour nous priver de ce droit  qui est un droit absolu pour nous tous.

ABDOULAYE NDOYE, SG CUSEMS : «Penser à suspendre les grèves est un acte antidémocratique extrêmement grave»

Le droit de grève est inscrit dans la Constitution du Sénégal. C’est un principe constitutionnel. Autant il y a la démocratie politique, autant il y a la démocratie sociale. Dans tous les pays démocratiques, on a un mouvement syndical fort. Penser même à limiter le droit de grève, c’est remettre en cause les acquis démocratiques obtenus après de longues années de lutte. La démocratie sénégalaise dépasse le ministre Serigne Mbaye Thiam, dépasse ce régime-là, dépasse les hommes politiques. Les gens se sont battus pendant des dizaines et des dizaines d’années en y laissant leur vie pour obtenir ces acquis démocratiques-là. Des Sénégalais sont tombés morts pour sauver la démocratie sénégalaise. 

Le droit syndical est un acquis. Penser à le suspendre est un acte antidémocratique extrêmement grave. Ce sont des gens anti-démocratiques qui doivent savoir que les hommes passent, les institutions demeurent. Ces députés feraient mieux de régler les problèmes des Sénégalais que de remettre en cause les acquis après des luttes âpres, longues et difficiles. Ce sont des gens qui, à la limite, sont en train de verser dans la dictature. C’est du délire dictatorial qui ne dit pas son nom. Cela ne nous surprend pas aussi.

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