Politique

Nouvelle manifestation des pro-Guaidó, faible mobilisation à Caracas

Le chef de file de l’opposition vénézuélienne Juan Guaidó a appelé samedi ses partisans à ne pas tomber dans « la peur et l’inaction », lors d’une nouvelle manifestation à Caracas contre le président Nicolas Maduro qui a peiné à mobiliser, 11 jours après le soulèvement manqué.

Ils étaient entre 1500 et 2000 sur la place Alfredo-Sadel dans un quartier de l’est de Caracas majoritairement acquis à l’opposition, selon des journalistes de l’AFP.  

Au contraire de précédentes manifestations anti-Maduro, qui ont rassemblé jusqu’à plusieurs milliers de personnes, celle-ci n’a pas quitté la place pour sillonner les rues de la capitale. Elle s’est articulée autour du discours de Juan Guaidó, qui s’est proclamé président par intérim il y a plus de trois mois et demi.

 « Nous sommes à un moment historique : soit nous sommes prisonniers de la peur, du désespoir et de l’inaction […], soit nous continuons à occuper la rue avec espoir, avec force, avec confiance », a déclaré Juan Guaidó, qui tente de déloger Nicolas Maduro du pouvoir, le qualifiant d’« usurpateur ».

Ces manifestations permettent de mesurer l’ampleur de l’adhésion populaire à l’opposant, après son appel au soulèvement le 30 avril. « Nous avons tous peur de la répression, mais nous ne pouvons pas rester chez nous », a expliqué Melquiades Rosales, 42 ans, qui a reconnu s’attendre « à voir plus de monde » à la manifestation de Caracas.

Les manifestations anti-Maduro ne semblent pas non plus avoir fait le plein en province, selon des photos et des vidéos postés sur les réseaux sociaux.

Les deux rassemblements auxquels Juan Guaidó a appelé le week-end dernier – l’un pour inciter les soldats à le rejoindre, l’autre en hommage aux personnes tuées pendant les manifestations – ont été marqués par une participation déjà en baisse à Caracas.

Juan Guaidó avait placé les manifestations de samedi sous le signe de la « défense de l’Assemblée nationale », qu’il préside. 

Dominé par l’opposition, le Parlement monocaméral est dans le viseur du pouvoir chaviste depuis le soulèvement manqué. La justice, que l’opposition accuse de ne répondre qu’au gouvernement de Nicolas Maduro, a inculpé dix députés pour « haute trahison » et « complot » pour leur participation « active » à cette tentative de sédition.

Edgar Zambrano, vice-président de l’Assemblée nationale et bras droit de Juan Guaidó, a été placé en détention provisoire dans une prison militaire de Caracas. Trois députés se sont réfugiés dans des résidences diplomatiques et un autre en Colombie.

« Taupe de la CIA »

Outre l’Assemblée nationale, le pouvoir poursuit son offensive contre les « traîtres » à l’origine de la tentative de soulèvement auquel Juan Guaidó avait appelé, flanqué de soldats entrés en rébellion et de Leopoldo Lopez, un autre opposant.

Nicolas Maduro a accusé vendredi son ancien chef du renseignement Cristopher Figuera d’avoir « coordonné le coup d’État » manqué, en tant que « taupe de la CIA », sans toutefois fournir de preuves. Depuis le soulèvement raté, le général Figuera a fait défection.

Au plan international, Juan Guaidó est reconnu président par intérim par une cinquantaine de pays et il n’écarte pas l’option militaire pour renverser Nicolas Maduro. Mais une intervention étrangère ne pourra avoir lieu que « lorsque nos alliés seront disposés à nous apporter ce genre d’aide et que cela sera la toute dernière option ou la seule qui reste aux Vénézuéliens », a-t-il déclaré à la chaîne portugaise RTP.  

Dans son discours de samedi à Caracas, il a dit avoir demandé à son représentant à Washington Carlos Vecchio de prendre contact avec l’amiral Craig Faller, qui dirige le commandement américain pour l’Amérique du Sud (SOUTHCOM), pour « établir des relations directes en matière de coopération ». Le SOUTHCOM avait affirmé jeudi être « prêt » à discuter du « soutien » qu’il pourrait apporter aux responsables de la Marine vénézuélienne « qui ont fait le bon choix ».

La Marine, dont l’état-major continue d’obéir au gouvernement de Nicolas Maduro, a dénoncé vendredi une incursion d’un navire des Garde-côtes américains dans sa zone économique exclusive, près de sa frontière maritime.  

« Ça n’est pas une supplique, ça n’est pas une faveur que je demande : nous exigeons des autorités militaires américaines qu’elles respectent les eaux relevant de la juridiction » du Venezuela, s’est élevé le ministre de la Défense Vladimir Padrino, dans un discours samedi.

Les États-Unis, principal soutien de Juan Guaidó, maintiennent la pression sur le gouvernement de Nicolas Maduro au moyen de sanctions économiques, entre autres mesures. La plus significative d’entre elles est un embargo sur le pétrole vénézuélien.

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