Santé et bien-être

Incidence de la Covid-19 sur la prise en charge des malades du cancer: le confinement, un coup dur chez les cancéreux

La Covid-19 est certes une maladie qui se guérit, mais elle a fait aussi son lot de morts, et n’a pas été clément avec les cancéreux. A la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), le nombre de personnes pris en charge est passé d’un peu plus de 250 malades à 135 patients suivis juste après le confinement. A part quelques malades qui ont choisi de se faire soigner ailleurs, beaucoup sont passés de vie à trépas. Sans compter les problèmes d’accès aux hôpitaux, le retard dans la programmation et l’opération, le retard dans la délivrance des autorisations, et la cherté du transport chez les malades des régions qui ont négativement influencé sur la prise en charge de ces malades atteints de tumeur pendant la période de confinement.

Octobre rose ! C’est encore parti pour un mois symbolique contre une maladie qui fait des ravages par centaines. Une maladie qui pèse physiquement, psychologiquement et financièrement sur de « braves femmes » qui souffrent dans leur for intérieur, car atteintes d’une tumeur au niveau du sein. Donc un mois de sensibilisation et de lutte contre un type de cancer qui touche particulièrement la femme. Et surtout reconnaissable par son mythique turban rose par amour aux femmes cancéreuses.

Le mois d’octobre, c’est d’ailleurs l’occasion de sensibiliser sur le dépistage du cancer du sein. octobre rose est en effet une campagne annuelle de communication destinée à sensibiliser au dépistage. Incontournable dans ce combat au Sénégal, la Ligue sénégalaise contre le cancer (Lisca), dans son rôle de prise en charge sociale et de l’orientation médicale, aide également des femmes à déceler très tôt d’éventuels signes d’une tumeur au sein à travers un dépistage gratuit. Au Sénégal, c’est cette fédération de 19 associations qui « immortalise » surtout ce mois à travers des consultations médicales et autres journées de dépistage à des femmes à qui on offre des bons de mammographie subventionnés à 15 000 francs Cfa.
D’ailleurs les activités de 2020 ont démarré depuis le 01er octobre avec des journées de dépistage de cancer au siège de la Lisca pour venir à bout de ce type de cancer. Sauf que pour cette édition 2020, les « volontaires » de la Lisca y vont avec le cœur lourd. Le nombre de malades qu’ils prenaient en charge a connu une baisse significative. Pas parce qu’ils ont été guéris, mais parce que bon nombre de ces malades ont été en partie emportés par la covid-19. Exceptés quelques malades qui ont choisi d’autres canaux pour se faire soigner dans d’autres structures, beaucoup de cancéreux sur les 250 malades qui étaient régulièrement pris en charge par les « volontaires » de cette ligue ne sont plus de ce monde. ce qui porte le nombre à 135 patients pris en charge par les services de la Lisca. En plus de ces quelques morts regrettables, il faut dire que la covid-19 a « gravement » impacté sur leur traitement. Notamment le retard dans la prise en charge. il y a en effet une incidence de la covid-19 sur ce retard de la prise en charge chez les cancéreux.

Un impact réel de la pandémie sur la vie des malades
Ce que regrettent la présidente de ladite ligue (Dr Fatma Guenoune) et son Secrétaire général (Mansour Niang) qui expliquent que beaucoup de malades ont perdu la vie du fait du retard de traitement et des problèmes de radiothérapie dans certaines zones qui n’avaient pas pu correctement être pris en charge. « Il faut dire que la pandémie a beaucoup impacté sur la prise en charge des malades avec surtout le blocage des déplacements d’une ville à une autre. Les malades peinaient à venir suivre leur traitement faute d’autorisation ou un retard dans la délivrance des autorisations. Il s’y ajoute le problème du transport. Ceux qui avaient des  autorisations,  louaient  des  véhicules pour pouvoir faire le déplacement. Déjà le cancer est une maladie couteuse. Et pour un aller-retour de Thiès à Dakar, le malade devrait débourser 40 000 francs. Ce qui a compliqué  leur  situation », a fait savoir Dr Guenoune, non sans souligner d’avoir personnellement mis la main à la poche pour participer sur le billet de transport de certains patients.

Et ce ne sont pas seulement les malades des régions qui se trouvaient dans cette situation d’inconfort. mêmes ceux qui sont à Dakar ont eu des problèmes par rapport à la chimiothérapie. « Il y avait un retard dans la programmation des malades qui devaient subir une opération chirurgicale », a-t-elle noté comme autres obstacles. Pourtant, dit-elle, la Lisca n’a jamais arrêté ses activités. Pendant le période de confinement, – et comme beaucoup d’entreprises d’ailleurs-, ils faisaient du télétravail avec des appels téléphoniques sur les numéros de ces malades pour éviter leur regroupement au niveau du siège. Ils ont également eu à distribuer 500 masques à ces derniers en raison de 5 masques par tête. surtout que la plupart prennent des véhicules de transport en commun. Des moyens de transports qui étaient également des vecteurs de transmission. Parce que tout simplement, cette organisation ne dispose pas d’ambulance. A la Lisca, on n’a qu’un véhicule de liaison qui était un don du chef de l’Etat. 

Le Témoin et Pressafrik

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