La Russie a décidé d’expulser trois diplomates européens les accusant d’avoir participé à une manifestation de soutien à l’opposant emprisonné Alexeï Navalny. Les trois pays concernés estiment qu’ils remplissaient leur fonction en observant les manifestations et jugent infondées ces expulsions. Fait notable, elles ont été annoncées alors que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel, était en visite à Moscou.
Cette triple expulsion constitue d’autant plus un camouflet pour l’Union européenne que Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a soigneusement attendu sa rencontre avec le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell pour l’annoncer. Le message du Kremlin est clair, c’est « mêlez-vous de vos affaires » que dit la Russie en réaction à la décision des Vingt-Sept qui avaient officiellement demandé en commun, jeudi 4 février, la libération d’Alexeï Navalny.
Stratégie de la main tendue
L’Union européenne avait choisi la stratégie de la main tendue en envoyant Josep Borrell à Moscou, première visite d’un haut représentant pour la politique extérieure de l’Union depuis 2017. Le chef de la diplomatie européenne a fait de son mieux pour évoquer les possibilités de coopération, en matière de recherche, d’échanges universitaires ou sur le vaccin russe Spoutnik V, mais il a bien été forcé de constater – en forme de bilan – que les relations UE-Russie sont au plus bas.
On peut voir deux choses : soit une volonté de couper le dialogue avec les Européens, de donner une fin de non-recevoir ou on peut aussi voir ça finalement comme une volonté de diviser les Européens d’imposer un rapport de force, et peut-être, de créer une diversion par rapport au cas Navalny et par rapport aux manifestations qui ont lieu en Russie