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Dossiers liés au terrorisme : Après l’affaire Imam Ndao jugée en 2018, un autre marathon judiciaire démarre ce 17 mars à Dakar.

Entre mai et juillet 2018, ont défilé devant la chambre criminelle à formation spéciale, une trentaine de personnes pour des affaires liées au terrorisme. Lors de ce procès de l’affaire appelée communément « Imam Ndao », des peines allant de 5 à 20 ans ont été prononcées contre une dizaine de personnes reconnues coupables d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Pour s’être rendus au Nigeria où ils ont grossi les rangs de Boko Haram, ces sénégalais n’avaient pas d’échappatoire pour bénéficier de la clémence de dame justice.

Un autre marathon judiciaire s’annonce, selon le quotidien Libération qui donne l’information dans son édition du jour. Il s’agit de 7 dossiers liés au terrorisme et qui verront plusieurs inculpés de nationalités étrangères se succeder au prétoir de la salle d’audience 4.

Erhil Adébé, Moustapha el Béchir et El Atigh Ahmed Mahmoud, pour complicité d’actes terroristes, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste en bande organisée. Ils sont soupçonnés d’avoir été en contact avec les organisateurs des attentats de Grand Bassam et de Ouagadougou.

La deuxième affaire qui sera vidée concerne Mamadou Diaou. Mis en prison depuis août 2016, il est poursuivi pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Il doit aussi répondre du crime d’apologie du terrorisme. Le franco-sénégalais a été arrêté alors qu’il descendait d’un vol Corsair en provenance de France. L’enquête de la Division des investigations criminelles mettra à nu le projet de Diaou de migrer pour la Syrie, l’Irak ou la Libye. Son séjour au Sénégal n’était qu’une étape de ce périple.

Après cette affaire, nous apprend Libération lu à Dakaractu, les juges de la chambre criminelle à formation spéciale se pencheront sur les cas de Boubacar Niangadou et de Sina Ould Sidi Ahmed. Ce dossier qui semble être le prolongement des affaires des attaques de Grand Bassam et de Ouagadougou dont l’instigateur est l’arabe malien, Mohamed Ould Nouini, défunt commandant en chef d’Almourabitoune. Sina est perdu par ses contacts permanents avec le nommé Kounta Dallah considéré comme l’exécutant des attaques meurtrières de Grand Bassam, en Côte d’Ivoire.

Avec Niangadou, ils doivent être jugés pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, financement du terrorisme en bande organisée et blanchiment de capitaux. Pour les derniers faits, ils sont expliqués par les découvertes effarantes faites par les enquêteurs chez Sina Ould Sidi Ahmed. En plus de son passeport, ils ont mis la main sur une réservation d’hôtel Radisson Blu au compte d’un libyen du nom de Nabil Abdallah Misbah Alsenini, une décharge manuscrite en date du 23 janvier 2017 par laquelle l’auteur reconnaît avoir reçu de Boubabar Niangadou la somme de 20 millions FCFA et un chèque de 27 millions.

Cette affaire vidée, enchaîne Libération dans son édition du mardi 16 septembre, avancera au prétoire Boukhary Bah. Visé pour les crimes d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, le malien originaire de Nampala, dans le centre du pays doit s’expliquer sur les sommes envoyées depuis le Sénégal au Mali. Tout est parti d’un téléphone qu’il a oublié en 2017 dans une institution financière à Dakar.

En remontant l’information, les enqueteurs sont tombés sur cet homme d’affaires que tout semble relier au front de libération du Macina dirigé par Amadou Kouffa, l’un des groupes les plus dynamiques du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans.

Le ressortissant anglais d’origine nigériane, Oderoghene Egbedi peut être considéré comme l’auteur de la première attaque terroriste sur le sol sénégalais. Le 2 décembre 2017, il s’est attaqué à un policier en poste à Rossi, à la frontière avec la Mauritanie. Invoquant le nom de Dieu au moment de passer à l’acte, le suspect a observé le silence devant les enquêteurs. Son audition dans le fond n’aura pas permis de lui tirer les vers du nez sous prétexte qu’il ne reconnaît que la justice divine.

Ensuite viendra le tour de Mamadou Camara de s’expliquer devant les magistrats sur son séjour présumé au Mali, dans les camps jihadistes. Très versatile, le sénégalais soutiendra dans un premier temps avoir participé à des activités terroristes au Mali avant de tourner sa veste. Il a voulu faire croire aux enquêteurs qu’il a créé cette histoire de toutes pièces pour toucher le pactole mis en place par l’État du Sénégal pour avoir des informations sur les groupes terroristes. Est-il lié ou non aux groupes jihadistes ? Son procès pourra nous édifier sur ce profil on ne peut plus atypique.

Si quelqu’un a vraiment séjourné dans un pays pris en proie par une organisation terroriste, c’est Aïda Sagna. Membre de la filière du Lac Rose composée de jeunes salafistes qui ont pris fait et cause pour le jihad armé en Libye, cette femme a reconnu avoir effectué son hégire sous l’influence de son époux, Lamine Ndiaye. Placée en détention en Libye suite à sa participation à l’expédition de Sabratha, dans le nord libyen, la dame sénégalaise a été rapatriée le 5 février 2018. Face aux enquêteurs, elle a livré des détails sur la manière dont vivait la communauté sénégalaise à Syrte. Son procès qui bouclera ce deuxième marathon judiciaire permettra d’en savoir davantage sur le séjour des sénégalais dans l’ancienne capitale de l’État islamique en Libye, sous la conduite d’Abou Hamza et de Mouhamed Lamine Diop… 

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