Quatre jours après la « fuite » d’un entretien confidentiel, dans le cadre d’un projet de mémoire historique, du chef de la diplomatie Mohammad Javad Zarif dans lequel il critiquait implicitement le poids des Gardiens de la révolution dans la politique étrangère, un proche de Hassan Rohani a été écarté de son poste et vingt personnes ont été interdites de quitter le territoire iranien.
Dans cet entretien qui devait rester secret, Mohammad Javad Zarif a critiqué les Gardiens de la révolution en affirmant notamment que le général Quassem Soleimani sacrifiait la diplomatie pour mener à bien sa politique dans la région, notamment en Syrie et en Irak.
Depuis, les conservateurs ne cessent de dénoncer la publication de cet entretien dans les médias iraniens de l’étranger et certains demandent la démission du chef de la diplomatie. Dans ce contexte, une enquête a été ouverte par la Justice et vingt personnes impliquées dans cet enregistrement ont été interdites de quitter le territoire iranien.
De même, le chef du Centre des études stratégique, un proche conseiller du président Hassan Rohani, à l’origine de ce projet, a été écarté de son poste. Mohammad Javad Zarif a été pour sa part convoqué au parlement. Les conservateurs accusent le chef de la diplomatie d’avoir fait des déclarations qui sont en contradiction avec la politique du pays.
Cette véritable bombe politique a éclaté en pleine négociations avec les grandes puissances afin de permettre la levée des sanctions américaines. Cela intervient aussi à moins de deux mois de la présidentielle alors que Mohammad Javad Zarif semble être le principal candidat des réformateurs.
Pour les conservateurs, la publication de cet entretien qui devait rester confidentiel signifie la mort politique du ministre des Affaires étrangères.
RFI
