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Impactés par le TER, au chômage, les maraîchers de la zone de Mbao menacent de descendre dans la rue

​Les maraichers, qui s’activaient le long du tronçon Petit Mbao aux alentours de Keur Massar, sont dans la dèche. Ce, à cause des eaux usées provenant des canaux d’évacuation du projet Ter ayant rendu leurs champs inaccessibles. Au chômage, sans un franc d’indemnité sur les milliards débloqués en ce sens, ces agricultures, réunis au sein d’un collectif dénommé PAP (Personne affectées par le projet), veulent maintenant se faire entendre en envahissant la rue.

Leurs champs détruits par les travaux du Ter, c’est dans des eaux nauséabondes que pataugent depuis lors les maraichers établis le long du tronçon Petit Mbao. Une situation qui découle de l’installation de canaux d’évacuation d’eaux aux alentours du projet. En chômage à cause d’un tel impact, ces agriculteurs, qui vivent présentement dans la misère car sans indemnités, se disent prêts à affronter l’Etat pour que justice leur soit rendue. Ils sont une centaine réunis autour du collectif PAP (Personnes affectées par le projet).

Selon Alphousseynou Diallo, codonateur des maraichers, après moult négociations sans que leurs problèmes trouvent une issue heureuse, c’est dans la rue qu’ils comptent déverser leur amertume. « La plupart des impactés du projet Train express régional ont reçu leurs indemnités sauf nous, les maraichers, qui travaillions dans la forêt de Mbao. Nos champs ont été complètement détruits par les travaux de ce projet. Actuellement, même la zone est devenue inaccessible à cause d’une grande quantité d’eaux usées qui viennent se déverser dans nos périmètres agricoles. Et cette situation résulte des conséquences des canaux d’évacuation que les promoteurs des travaux ont implantés aux abords des rails », a amèrement constaté le porte – parole des maraichers de Dakar.

D’après lui, en plus de ce désastre environnemental engendré par les constructions de cette voie ferrée, une situation d’enclavement s’est ajoutée à leur ruine. « Depuis que ces travaux ont démarré dans notre zone d’activité, nous sommes devenus complètement enclavés à cause des barrières du Ter. Car, au lieu de faire un trajet de 100 mètres pour arriver dans nos champs, maintenant on est obligé de faire un détour de 4 à 5 km pour atteindre les zones de maraichage. C’est pourquoi, nous sommes confrontés à un sérieux problème d’évacuation de nos récoltes tandis que la plupart de nos produits pourrissent sur place », soutient pour sa part M. Diallo, président de l’association des fleuristes de Dakar et coordonnateur des maraichers impactés par le TER.

« Nous sommes les oubliés du conseil présidentiel pour l’emploi »
Quant à Khady Ngom, mère de famille et représentante des femmes s’activant dans le maraichage, elle a vu ses économies ruinées par les travaux du Train express régional. Les choux, carottes, salades et autres légumes qu’elle cultivait dans la forêt de Mbao sont envahis par les eaux. « J’avais quatre ouvriers que j’employais dans mon champ situé dans la forêt de Mbao. Chaque jour, je gagnais 15000 francs qui me permettaient de payer mes employés et le reste, je l’amenais à la maison pour nourrir ma famille. Mais depuis que les eaux usées des canaux du Ter se sont déversées dans nos champs, je me suis retrouvée au chômage sans aucune source de revenu. Les indemnités que j’espérais obtenir pour survivre ont été octroyées seulement aux propriétaires des maisons démolies. Nous, les maraichers, sommes tous dans la misère actuellement », a confié tristement la maraichère qui se dit prête à laisser sa vie dans les rues de Dakar pour faire réagir le président Macky Sall.

Mais selon le coordonnateur de ces personnes affectées par le projet, leur plus grande déception fut le Conseil présidentiel pour l’emploi tenu la semaine dernière. A l’en croire, ce n’est pas en laissant des emplois se perdre que la problématique du chômage va se résoudre dans le pays.

« Ils ont invité tout le monde sauf les maraichers qui sont des agriculteurs. Nous sommes les oubliés de ce Conseil présidentiel sur l’emploi. Mais le pire dans tout cela, c’est quand la Der a décaissé 500 millions pour financer les impactés du Ter. L’argent a été distribué dans des conditions douteuse et nous, les maraichers, n’avons rien reçu sur cette manne financière bien que nous soyons au chômage à cause des travaux de ce train », s’est offusqué Alphousseynou Diallo, le coordonnateur des maraichers. Selon qui les jours à venir seront décisifs dans la lutte que lui et ses camarades comptent engager dans les rues de la capitale, rapporte Le Témoin.

PRESSAFRIK

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