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Le Parlement vote sous tension la fin de l’ère Netanyahu

Le Parlement israélien a entamé dimanche dans une ambiance tendue une session spéciale pour valider le nouveau gouvernement. Ce vote de confiance doit mettre un terme au règne du Premier ministre Benjamin Netanyahu, le plus long de l’histoire d’Israël.

Au début de la session, le chef de la droite radicale Naftali Bennett a présenté les membres et les priorités du futur gouvernement avant un vote de confiance attendu ce soir. Le gouvernement travaillera pour «l’ensemble» de la population israélienne y compris la minorité arabe, mais aussi les juifs ultraorthodoxes qui n’ont aucun élu dans cette coalition, a déclaré Naftali Bennett dans un discours sans cesse interrompu par des partisans de Benjamin Netanyahu. «Citoyens d’Israël! C’est un moment politique critique et j’appelle chacun à faire preuve de retenue», a lancé Naftali Bennett qui doit succéder à Benjamin Netanyahu après le vote de confiance, selon l’accord de la coalition.

Sur la politique étrangère, il a conservé le même ton que le Premier ministre sortant sur le dossier nucléaire de la République islamique d’Iran, ennemi juré d’Israël. La nouvelle coalition «ne laissera pas l’Iran se doter de l’arme nucléaire», a prévenu Naftali Bennett.

«Le matin du changement»

À moins d’un revirement de dernière minute, la coalition hétéroclite – réunissant deux partis de gauche, deux du centre, trois de droite et une formation arabe — devrait obtenir la bénédiction des élus, ce qui permettra d’évincer du pouvoir Benjamin Netanyahu, à la tête du gouvernement depuis 12 ans sans discontinuer.

«Le matin du changement», a tweeté Yaïr Lapid, dont la coalition prendra ses fonctions dans la foulée, avant même la cérémonie symbolique de passation de pouvoir prévue lundi.

Pendant la journée, les rumeurs ont fusé sur de possibles défections au sein de la coalition, alimentant ainsi le suspense sur ce vote historique, avant que les chefs de la coalition ne publient une photo de groupe visant à témoigner de leur unité.

Transition pacifique

Devant le siège du Parlement à Jérusalem, des Israéliens arborant drapeaux nationaux et ballons blancs ont apporté leur soutien à la nouvelle coalition et fustigé Benjamin Netanyahu, 71 ans, confronté à un procès pour corruption dans plusieurs affaires.

Le «roi Bibi», surnom de Benjamin Netanyahu, a été le visage d’Israël depuis son retour au pouvoir en 2009, après trois ans à la tête du gouvernement de 1996 à 1999. Naftali Bennett, le chef du parti de droite Yamina, lui succédera à la tête du gouvernement qu’il dirigera pendant les deux premières années avant de céder la place au centriste Yaïr Lapid pour une période équivalente.

Le parti de droite Likoud de Benjamin Netanyahu a promis un «transfert de pouvoir pacifique» après plus de deux ans de crise politique marquée par quatre scrutins. Après les dernières législatives de mars, l’opposition s’est soudée contre Benjamin Netanyahu et – fait rarissime — a réussi à rallier le parti arabe israélien Raam.

Des défis pressants

La coalition s’est engagée à mener une enquête sur la bousculade du Mont Méron (45 orthodoxes décédés), à réduire la «criminalité» dans les villes arabes, à défendre les droits des personnes LGBT mais aussi à renforcer la présence israélienne en zone dite C en Cisjordanie, c’est-à-dire la zone sur laquelle Israël a un contrôle militaire et civil entier et qui représente environ 60% de ce territoire palestinien occupé depuis 1967.

Et dès son entrée en fonction, elle serait confrontée à des défis pressants comme la marche prévue mardi de l’extrême droite israélienne à Jérusalem Est, secteur palestinien occupé par Israël. Le mouvement islamiste Hamas, au pouvoir dans l’enclave palestinienne de Gaza sous blocus israélien, a menacé de représailles si cette marche se tenait près de l’esplanade des Mosquées.

«Ne change rien»

Le 10 mai, le Hamas avait lancé des salves de roquettes vers Israël en «solidarité» avec des Palestiniens blessés lors de heurts avec la police israélienne à Jérusalem, ce qui avait mené à une guerre de 11 jours avec l’armée israélienne, qui s’est conclue par un cessez-le-feu favorisé par l’Égypte.

«Peu importe la forme que prend le gouvernement israélien, cela ne change en rien la nature de nos relations avec lui car il reste une puissance de colonisation et d’occupation à laquelle nous devons résister», a indiqué dimanche, le porte-parole du Hamas Fawzi Barhoum.

Quant à Benjamin Netanyahu, il pourrait devoir aussi affronter, selon la presse locale, une vague de contestation au sein du Likoud, des élus cherchant à tourner, en interne, la page Netanyahu.

lematin.ch

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