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Affaire Skripal: un troisième agent du renseignement russe inculpé au Royaume-Uni

L’enquête sur l’empoisonnement en 2018 de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal à Salisbury dans le sud-ouest de l’Angleterre avait envenimé les relations entre Londres et Moscou.

Sergueï Fedotov, aussi connu sous le nom de Denis Sergueïev, a notamment été inculpé de complot pour assassiner Sergueï Skripal et de tentative de meurtre sur l’ex-agent double, sa fille Ioulia et le policier Nick Bailey qui avait été contaminé en intervenant sur les lieux, a annoncé la police britannique ce mardi 21 septembre. Sergueï Fedotov a aussi été inculpé de possession et utilisation d’une arme chimique et d’avoir provoqué des blessures volontaires graves.

Pour le sous-commissaire adjoint Dean Haydon, qui a dirigé l’enquête de la police antiterroriste sur les attentats de Salisbury et d’Amesbury, c’est un « nouveau développement important » dans l’enquête lancée après l’empoisonnement de l’ex-espion russe et de sa fille le 4 mars 2018.

L’ex-agent double Sergueï Skripal et sa fille avaient été retrouvés inconscients sur un banc à Salisbury et hospitalisés dans un état grave. Ils ont survécu et vivent désormais cachés sous protection. Mais leur empoisonnement a fait une victime collatérale : Dawn Sturgess, 44 ans, décédée après s’être aspergée de ce qu’elle pensait être un parfum et qui était en fait du Novitchok, contenu dans un flacon ramassé par son compagnon.

Pas d’extradition demandée

Londres accuse Moscou d’être derrière cet empoisonnement et a précédemment lancé un mandat d’arrêt européen contre deux Russes, Alexander Petrov et Rouslan Bochirov – de possibles pseudonymes -, soupçonnés d’avoir perpétré l’attaque et présentés comme des membres du renseignement militaire (GRU).

Sergueï Fedotov est le troisième homme identifié par la police britannique qui a indiqué les rechercher. Des mandats d’arrêt sont en place pour tous les trois.

Nick Price, chef de la division chargée des crimes spéciaux et de la lutte contre le terrorisme au CPS (Crown Prosecution Service), le service chargé d’engager les poursuites judiciaires au Royaume-Uni, a précisé qu’il n’y aurait pas de demande d’extradition de Sergueï Fedotov à la Russie. « Car la Constitution russe ne permet pas l’extradition de ses propres ressortissants, a-t-il indiqué. Si cette position venait à changer, une demande d’extradition sera alors faite. »

Aucune trace de Novitchok

Selon la police, Sergueï Fedotov est arrivé au Royaume-Uni vers 11h le 2 mars 2018 sur un vol Moscou-Londres, soit environ quatre heures avant l’arrivée d’Alexander Petrov et Rouslan Bochirov en provenance de la capitale russe.

Les enquêteurs pensent que les trois hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises dans le centre de Londres au cours du week-end, avant que Sergueï Fedotov ne quitte le Royaume-Uni le 4 mars 2018 sur un vol à destination de Moscou au départ de l’aéroport londonien d’Heathrow.

L’hôtel où il a séjourné a été identifié et des tests ont été effectués dans la chambre où il a logé. Mais aucune trace de Novitchok et aucun risque pour le public n’ont été identifiés, a précisé la police.

Pseudonyme

Les enquêteurs ont également déterminé qu’Alexander Petrov, Rouslan Bochirov et Sergueï Fedotov ont déjà travaillé ensemble, pour le GRU, dans le cadre d’opérations menées en dehors de la Russie. Ils pensent que Fedotov utilisait un pseudonyme lors de sa visite au Royaume-Uni et a été identifié comme « Denis Sergueïev ».

Denis Sergueïev avait déjà été identifié par le site web d’investigation Bellingcat, en juin 2019, comme un major-général du service militaire de renseignement (GRU) ayant dirigé l’opération visant Sergeï Skripal.

Moscou a toujours démenti

Cet empoisonnement avait provoqué des expulsions réciproques de diplomates sans précédent depuis la fin de la Guerre froide entre la Russie et les Occidentaux.

Malgré les conclusions de Londres en ce sens, Moscou a toujours démenti toute implication dans l’affaire Skripal. Mais deux ans et demi plus tard, les relations sont toujours au plus bas entre les deux pays et le gouvernement britannique considère la Russie comme une menace majeure pour le Royaume-Uni.

En mars, l’ambassadeur russe à Londres avait déclaré que les relations politiques entre Londres et Moscou étaient « pratiquement mortes ».

RFI

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