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Présidence française de l’UE: Emmanuel Macron veut une «Europe puissante et souveraine»

Le président français a organisé ce jeudi après-midi 9 décembre la deuxième conférence de presse du quinquennat pour présenter les priorités de la présidence française de l’Union européenne (PFUE). Elle démarre au 1er janvier pour six mois. Elle va coïncider avec la campagne présidentielle d’avril et les législatives de juin.

Debout derrière une table face à une centaine de journalistes dans la salle des fêtes, le président français a voulu afficher une forte ambition pour cette présidence française de l’UE. Il a longuement défendu l’importance cruciale de renforcer la souveraineté européenne en soutien à la souveraineté nationale.

« S’il fallait résumer en une phrase l’objectif de cette présidence, je dirais que nous devons passer d’une Europe de coopération à l’intérieur de nos frontières à une Europe puissante dans le monde, pleinement souveraine, libre de ses choix et maître de son destin », a déclaré Emmanuel Macron.

Le président français a ainsi plaidé pour une « souveraineté stratégique européenne » : « Ce concept qui paraissait impensable il y a quatre ans permet d’ancrer que nous Européens, que nous soyons membres de l’Otan ou pas […], avons des menaces communes et des objectifs communs. »

« Pour la première fois depuis près d’une demi-siècle, des questions existentielles nous sont posées, a poursuivi le président français : sur le plan climatique, sur le plan technologique, sur le plan géopolitique. Qui impose, et c’est ce que nous préparons déjà, vous le savez, depuis plusieurs années, de profondément transformer notre organisation, de nous doter d’une ambition nouvelle. Face à toutes ces crises qui percutent l’Europe, nombreux sont ceux qui voudraient ne s’en remettre qu’aux seules nations. Ces nations sont notre force et notre fierté, mais l’unité européenne est leur complément indispensableNous devons agir en Européens, nous devons penser en Européens. »

Réformer l’espace Schengen et le cadre budgétaire de Maastricht

Durant ces six mois, un effort particulier sera consacré à une réforme de l’espace Schengen pour que l’UE « protège ses frontières » face aux crises migratoires qui se succèdent. Il a ainsi souhaité la « mise en place d’un pilotage politique de Schengen », à travers des réunions régulières des ministres européens en charge de ces questions, ainsi que des mécanismes de soutien solidaire en cas de crise à la frontière d’un État membre.

Emmanuel Macron a par ailleurs proposé de « repenser le cadre budgétaire » de l’Europe jusqu’ici défini par les critères de Maastricht. Avec la crise sanitaire, « nous avons mis entre parenthèses l’application de nos règles budgétaires, a reconnut le chef de l’État. Nous devrons revenir à des règles qui seules permettent la convergence de nos économiesLa question n’est plus pour ou contre le 3%. Elle est dépassée. » Une allusion à la règle qui empêche les pays membres de la zone euro de dépasser un seuil de 3% de déficit budgétaire, assouplie lors de la crise sanitaire.

« On veut une Europe qui crée des emplois ». Si c’est « l’Europe du chômage », ce sera « l’Europe de la guerre », a prévenu le président, citant comme exemple l’Europe « désunie » des années 1930 qui avait choisi « la déflation ».

Un « service civique européen » pour les moins de 25 ans

Emmanuel Macron a annoncé son souhait d’un service civique européen de six mois pour les moins de 25 ans, après avoir déjà élargi le programme Erasmus aux apprentis et doublé le nombre de bénéficiaires.

« Allons plus loin et réfléchissons à un service civique européen de six mois ouvert à tous les jeunes de moins de 25 ans pour un échange universitaire ou d’apprentissage, un stage ou une action associative », a souhaité le chef de l’État.

Le président de la République a une nouvelle fois plaidé pour la « généralisation du programme d’échanges Erasmus à tous les Européens, car il donne une ouverture d’esprit qui est un bagage unique dans la vie adulte ». Le programme éducatif Erasmus+ vise à soutenir des actions dans les domaines de l’enseignement, de la formation, de la jeunesse et du sport au niveau européen.

Les marges de manœuvre françaises seront toutefois limitées car si la présidence tournante permet de donner un élan à certaines priorités, il reste ensuite à construire des consensus à 27, ce qui n’est jamais aisé.

« Forger une histoire »contre« les révisionnismes »

Face aux « révisionnismes », le président français veut initier en juin 2022 « un grand travail sur l’histoire » du Vieux Continent qui permette de « forger une histoire et une historiographie de notre Europe ».

« Nous vivons un moment politique en Europe où le révisionnisme s’installe dans plusieurs pays, est utilisé par les puissances qui veulent remettre en cause nos valeurs, notre histoire », a affirmé le chef de l’Etat.

Depuis son élection en 2017, Emmanuel Macron se pose en chef de file des pro-Européens face aux « nationalistes » et aux « populistes ». Le chef de l’État ne cesse de vanter les avancées obtenues à 27, comme le plan de relance post-Covid-19 de 750 milliards d’euros adopté en 2020.

RFI

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